Appel d’offres, santé mentale et gouffres financiers polynésiens.

    Un nouveau pôle de santé mentale doit être construit en Polynésie qui remplacera  l’ancien hôpital Jean Prince. Et le coût annoncé nous laisse perplexes.

    Les données techniques :

    • Superficie 10 000 m2 sur 4 niveaux, y compris un sous-sol
    • Capacité 37 lits d’hospitalisation pour un total de 110 places.
    • Coût du chantier : 4 Mds de Francs soient environ 33 millions d’Euros !

    Les besoins

    Certes un établissement consacré à la santé mentale était indispensable en Polynésie et il est bon que le projet prenne corps après la tentative avortée de 2015.

    Mais  33 millions d’euros (et des poussières) pour construire un établissement de 37 lits et 110 places (ambulatoire) est-ce bien justifié ?

    Sans oublier qu’il faudra y ajouter les coûts de maintenance.

    Le gouvernement qui serre la ceinture des Français au-delà du raisonnable ne devrait-il pas mettre en œuvre un plan de financement spécifique pour que les DOM-TOM ne deviennent pas des gouffres financiers pour les citoyens….et une manne pour certains. Forcément d’après le principe des vases communicants.

    Quelques aléas

    Ce pôle de santé mentale de Tahiti  doit être édifié derrière le Centre hospitalier de Polynésie française. Mais non sans quelques difficultés.  Censé prendre place sur l’emplacement de l’ancien hôpital Jean Prince démoli depuis trois ans révolus,  les travaux n’ont toujours pas commencé.

    Or les besoins en matière de santé mentale sont reconnus par tous : équipes de soignants et services judiciaires notamment. Ces derniers ne savent où placer des individus potentiellement dangereux mais qu’on ne peut incarcérer sans un suivi psychiatrique.

    Les financements déficients.

    Ce projet était pourtant inscrit au précédent contrat liant l’État et le Pays arrivant à échéance en 2014. Et pourtant, deux ans plus tard, cet indispensable pôle de santé mentale n’a toujours pas pu bénéficier des financements croisés indispensables……car aussi bien absents dans le contrat actuel que dans celui qui court jusqu’en 2020. Singulière omission….

    Il semble que l’État craignant un alourdissement considérable des charges de fonctionnement des hôpitaux polynésiens,  ait écarté le projet.  Il faut dire que le coût de fonctionnement d’un tel centre psychiatrique (hospitalisation et ambulatoire), est estimé à plus d’un demi-milliard de francs par an (plus de 4 millions d’euros !).

    Pas de budget pour lancer le chantier à la fin 2015,  pas de réponse aux devis des entreprises ayant répondu  à l’appel d’offres lancé par Tahiti Nui aménagement et développement (TNAD). Le président de la commission d’appel d’offres  ne les ayant même pas ouverts !

    Bis repetita

    D’où la décision du Pays de financer le projet de ses propres deniers, sans passer par la case Etat. C’est la raison pour laquelle le projet de construction du pôle de santé mentale a été repris et une nouvelle consultation des entreprises lancée.

    Mais on se montre très prudent quant à l’aboutissement définitif  du dossier tant du côté des experts de ces procédures que du côté de l’Agence Française de Développement car on craint que le gouvernement polynésien n’ait préjugé de manière trop optimiste de l’issue des procédures de financement.

    Seules certitudes :

    • le permis de construire a été délivré le 30 avril 2015
    • les travaux dureront de 3 à 4 ans (à partir du le premier coup de pioche…)
    • l’ouverture ne se fera pas avant 2020…. .dans le meilleur des cas.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

    https://politiquedesante.fr/2012/08/23/une-urgence-pour-la-region-rhone-alpes-integrer-la-sante-environnementale-dans-les-politiques-de-sante/

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