Asthme et Inflammation : les cadeaux que font les phtalates à nos enfants.

    Asthme et Inflammation : les cadeaux que font les phtalates à nos enfants.C’est une étude de l’École Mailman de l’Université Columbia qui enfonce le clou que nous avons déjà planté à maintes reprises dans la réputation des phtalates.

    Cette étude pointe les méfaits de 2 types de phtalates très courants, le phtalate de diéthyle (DEP) et le Butyl Benzyl Phtalate (BBP), des phtalates couramment trouvés dans les produits de soin personnels et les produits en plastique, sur la santé de nos enfants lorsqu’ils y sont exposés.

    Conséquences majeures : un risque élevé d’asthme, lié à l’inflammation des voies aériennes. Les conclusions de l’étude sont très nettes : si de nombreux facteurs peuvent contribuer au développement de l’asthme infantile, l’exposition aux phtalates joue, certainement, un rôle important.

    Ont été observés et suivis 244 enfants âgés de 5 à 9  ans.

    Tous présentaient des niveaux détectables de phtalates dans l’urine, avec des variations importantes.

    Tous habitaient au nord de Manhattan et du Bronx où la prévalence de l’asthme est élevée.

    Le Pr Allan Just, auteur principal de l’étude et son équipe ont utilisé un marqueur biologique de l’inflammation des voies respiratoires qui permet de détecter l’asthme même chez des patients qui n’ont des crises que quelques fois par an : il s’agit de l’oxyde nitrique exhalé.

    Là où le taux de ces 2 phtalates était le plus élevé, là s’observait un niveau plus élevé d’oxyde nitrique dans l’air expiré. Le phénomène de liaison entre les deux observations s’avérant parfaitement significatif chez les enfants ayant une respiration sifflante, symptôme caractéristique entre tous de l’asthme.

    Rappelons que les phtalates que nous dénonçons avec persévérance depuis si longtemps (voir notre ouvrage « Hippocrate, au secours…) sont pourtant largement utilisés dans des produits courants comme les plastiques, les revêtements de sol en vinyle et de nombreux produits de soin. Ils pénètrent nos organismes par ingestion, inhalation et absorption par la peau. Mais l’inhalation reste la voie majeure – la plus redoutable –  d’exposition à ces 2 phtalates facteurs de l’inflammation des voies aériennes.

    Outre le risque accru qu’ils présentent concernant l’asthme et l’inflammation des voies respiratoires, plusieurs phtalates ont déjà été dénoncés vigoureusement – et à de nombreuses reprises  – comme perturbateurs endocriniens pour leurs effets neurocomportementaux et sur la reproduction.

    A cette panoplie déjà suffisante pour condamner irrévocablement l’usage de telles substances chimiques  l’équipe du Dr Just avait ajouté la mise en évidence de la liaison entre l’exposition prénatale au phtalate BBP et le risque accru d’eczéma infantile. Etude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives.

    Mais quand donc en serons-nous débarrassés ?

    La réponse sans doute ne serait-elle pas à rechercher du côté des liens complexes tissés entre l’industrie chimique et nos autorités politiques et sanitaires ?

    Olivier TOMA – Primum-Non-Nocere

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