La crise du Covid-19 et les impacts sur la biodiversité

    La crise du Covid-19 et les impacts sur la biodiversité

    La crise sanitaire, économique et sociale associée à la pandémie Covid-19 soulève de nombreuses questions sur son origine, sa dynamique et les mécanismes qui l’expliquent. Elle pose aussi la question des éventuelles crises futures, de l’implication des enjeux environnementaux dans ce type de phénomènes et des conditions qui auraient permis, sinon de l’empêcher, du moins de mieux l’anticiper et d’en réduire les conséquences, pour mieux se prémunir lors d’une prochaine crise similaire. Les structures décisionnelles, gouvernement et ministères se trouvant confrontées à la multiplicité des opinions et avis, relatifs notamment aux liens entre Covid-19 et crise de la biodiversité, se sont tournées vers les organismes de recherche en vue d’obtenir leur éclairage sur les points principaux suivants :

    • Quels sont les liens de la crise sanitaire actuelle avec la faune sauvage : quel rôle un ou plusieurs éléments de la faune sauvage ont-ils joué dans l’initiation de la pandémie.
    • Quels sont les liens de ce type de crise avec l’érosion de la biodiversité et la destruction des milieux naturels : peut-on mettre en parallèle les atteintes à la biodiversité et la multiplication de zoonoses, sources d’épidémies, voire de pandémies ?
    • Quels sont les liens de ce type de crise avec les systèmes de production alimentaire et les transports (humains, animaux d’élevage, produits agricoles) ? Certains systèmes de production agricoles et alimentaires peuvent-ils faciliter directement, ou indirectement, le passage d’une zoonose à une épidémie puis à une pandémie, en tenant compte aussi de la rapidité et de l’intensité des transports internationaux ?

    Les ministères concernés et les organismes de recherche membres de l’alliance AllEnvi, ont confié à la FRB et à son Conseil scientifique, élargi à des experts extérieurs, le soin d’apporter les éclairages de la communauté des sciences de la biodiversité sur la question des relations entre zoonose et état et dynamique de la biodiversité et des services écosystémiques.

    Trois attendus ont été mis en avant : 

    • identifier les questions dont les réponses font consensus au sein de la communauté scientifique (y compris les trois questions soulevées par les ministères) ;
    • exposer les points qui restent des questions ouvertes du fait de dissensus au sein de la communauté de recherche ou de lacunes de connaissance scientifiques ;
    • proposer des messages aux décideurs, s’accorder sur, et transmettre, des préconisations d’actions

    Dans le même temps le Sénat produit un  document intitulé :

    ÉPIDÉMIE DE COVID-19 : LES LIENS DE LA CRISE AVEC LES ATTEINTES À LA BIODIVERSITÉ ET LES IMPACTS SUR LE SECTEUR DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT PISTES D’ACTION ET RECOMMANDATIONS

     

    • et dont nous extrayons pour vous les Recommandations de la « Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable ».

     Celles-ci se divisent en 2 grandes Sections et comportent 8 Recommandations.

    1. PRÉSERVER LES ÉCOSYSTÈMES ET RENFORCER LA GOUVERNANCE INTERNATIONALE POUR PRÉVENIR LES PANDÉMIES ZOONOTIQUES
    1. Identifier les secteurs économiques favorables à la biodiversité dans le cadre du plan de relance et prioriser les investissements « verts » favorables à la biodiversité, autant que ceux favorables au climat.
    2. Lutter contre la déforestation importée ; améliorer pour cela la traçabilité de la durabilité de notre alimentation, notamment via l’affichage environnemental des produits alimentaires.
    3. Renforcer le réseau d’aires protégées, aux niveaux national et européen. 2
      4. Augmenter les moyens humains et budgétaires dédiés à la lutte contre le commerce illicite d’espèces protégées.
    4. Investir massivement dans la recherche en matière de biodiversité, afin de se donner les moyens de comprendre les causes de l’émergence des nouvelles pandémies et de les prévenir.
    5. Renforcer les moyens d’action au niveau international en matière de biodiversité, notamment pour la prévention et la gestion des pandémies zoonotiques.
    1. GARANTIR UNE TRAJECTOIRE D’INVESTISSEMENTS CONFORME À L’AMBITION DES ASSISES DE L’EAU ET ADOPTER DES MESURES DE BON SENS
    1. À court terme, mettre en oeuvre des mesures de bon sens pour soutenir les collectivités et les entreprises de l’eau et de l’assainissement en prévoyant notamment :

    – une exonération de TGAP pour les boues non épandables du fait des mesures de précaution sanitaire liées à l’épidémie de Covid-19 ;

    – la possibilité pour les communes de plus de 3 000 habitants d’accorder des subventions d’équilibre à leurs services publics locaux, par dérogation à l’article L. 2224-2 du CGCT ;

    – une défiscalisation des heures supplémentaires des personnels pour une période de 6 mois, afin d’accompagner la reprise de l’activité.

    1. À moyen terme, sécuriser les agences de l’eau et maintenir l’ambition des Assises de l’eau en portant entre 8 et 10 milliards d’euros par an le montant des investissents.

    Tout le dossier élaboré par le Sénat mérite d’être pris en considération.
    Il n’y a plus désormais, qu’à passer des « Recommandations » à la « Mise en œuvre ».
    Mais c’est une tout autre question.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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