Encore un peu de pesticides dans votre salade… ?

    saladeUne enquête EXPPERT (EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens) conduite par « Générations Futures » qui a procédé à des analyses fouillées, montre que les salades – qui arrivent en 4ème position dans la liste des légumes les plus consommés en France et qui font l’objet d’un suivi spécifique concernant la présence de substances chimiques – font partie des légumes les plus chargés en résidus de pesticides. C’est pourquoi le plan de surveillance de la DGCCRF publié en 2013 a dénoncé la présence de résidus de pesticides dans près de 58% des échantillons de salades testés.
    Inquiétant quand on sait que chaque ménage français consomme environ 5kgs de salades par an… encouragé d’ailleurs par l’INPES qui en recommande vivement la consommation et les définit comme un aliment « santé ». Notamment pendant la grossesse ou pour les enfants ! Ce qui serait un excellent conseil si l’EFSA – l’autorité européenne de sécurité des aliments – ne nous alertait pas sur la présence de de 2 à 13 résidus dans 36% des laitues et que les dits résidus sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, tels que le propamocarb ou l’iprodione.
    Un célèbre aphorisme prétend que « le serpent se cache sous les fleurs ». Ici ce sont les poisons qui risquent de dérégler la croissance de nos enfants qui se cachent sous la rassurante chlorophylle de nos salades !
    Ce sont ces données qui ont conduit « Générations Futures » à enquêter sur la présence des pesticides dans des salades en France. Enquête édifiante qui souligne la nécessité impérative et urgente d’appliquer les décisions prises dans le cadre du Règlement européen sur les pesticides et lors de la Stratégie Nationale sur les PE.

    Qu’on en juge aux résultats de cette enquête :
    • 31 échantillons de salade ont été achetés dans des supermarchés de l’Oise et de la Somme (Picardie) entre le 28 mai et le 21 juillet 2015. Ce nombre d’échantillons est supérieur au seuil de représentativité de 30 habituellement utilisé par la DGCCRF. Ci-dessous quelques données synthétiques complétées plus loin dans le rapport. Les salades testées contiennent en moyenne presque 4 résidus de pesticides chacune.
    • Sur les 31 échantillons analysés, 80,65% contiennent au moins un résidu de pesticide (25/31) – et ce même sans prendre en compte les résidus de bromure de méthyl.
    • En moyenne, les échantillons testés contiennent chacun plus de 2 résidus de pesticides PE (2,09) !
    • 67,74% des échantillons contiennent au moins un résidu de pesticide PE! (21 /31).
    • Parmi les 10 matières actives les plus fréquemment retrouvées, 7 sont suspectés d’être des PE.
    • 5 échantillons (16,13%) contiennent 1 ou plusieurs substances actives interdites (2 échantillons soit 6,45%) ou interdites d’usage sur salade en France (3 échantillons soit 9,67%), un de ces 3 échantillons contenant même 2 substances interdites d’usage sur salade en France (mandipropamid et imidaclopride) !
    Ce qui a conduit le porte-parole de Génération Future à lancer cette mise en garde :
    « Nous alertons nos dirigeants sur la nécessité de prendre des mesures immédiates et fortes pour réduire l’exposition des populations aux pesticides et particulièrement ceux suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Nous attendons d’eux qu’ils forcent l’Europe à appliquer au plus vite les décisions prises dans le cadre du Règlement européen 1107/2009 interdisant la mise sur le marché des pesticides perturbateurs endocriniens. … De plus, la présence de pesticides interdits en Europe ou sur la culture de la salade dans plus de 16% des échantillons testés est inacceptable. Là encore, nous attendons une action forte du Gouvernement qui doit faire rapidement cesser cette situation, sur cette culture et sur toutes les autres. »

    Nous ne saurions qu’approuver et soutenir cette vigoureuse interpellation.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCEREMybet

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