Une énorme réserve de semences au Spitzberg : pourquoi ?

    Une énorme réserve de semences au Spitzberg : pourquoi ?

     

    Un projet extraordinaire  a été inauguré dans l’archipel norvégien de Svalbard. Autant dire au bout du monde. Il s’agit  d’une banque des semences enfouie  sous une montagne, dans l’île de Spitzberg, un ilot de la Mer de Barents, à environ 1 000 Km du Pôle Nord. Nom de code : « Svalbard Global Seed Vault » aimablement surnommé « le coffre-fort de l’Apocalypse » (doomsday vault) par les commanditaires du projet.

    En fait, d’après le communiqué officiel qui a été publié, ce coffre-fort est constitué par une grotte artificielle creusée sous la montagne tout près de Longyerbyen, un hameau perdu du Spitzberg. Mieux que Fort Knox, cette grotte est protégée par des doubles portes anti-explosions, équipée de systèmes d’alarme, elle comporte des sas-anticontamination et ses parois sont renforcées par du béton armé d’un mètre d’épaisseur.

    Coût du projet ?

    Trente millions de dollars !

    Que va-t-on y protéger ?

    Etant donné les initiateurs du projet on pourrait imaginer qu’il s’agit d’une masse impressionnante de dollars et de lingots… Mais non : le projet consiste à stocker jusqu’à trois millions de variétés de semences provenant du monde entier afin de » garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur » précise le communiqué. Ces semences seront spécialement emballées et conditionnées pour échapper au givre. Un personnel de surveillance permanent a paru inutile aux concepteurs, la difficulté d’accès au coffre-fort permettant d’opter pour une surveillance à distance.

    La bonne question

    En fait c’est « la question » essentielle que le citoyen doit se poser après avoir lu cette phrase inquiétante « afin de garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur » est celle-ci : doit-on comprendre que les sponsors du « coffre-fort » anticipent une indisponibilité absolue des semences agricoles dans l’avenir bien que qu’elles soient déjà protégées, en plusieurs exemplaires, dans différentes banques de semence réparties dans le monde ? La réponse sera donnée quand on connaîtra les commanditaires.

    Qui finance et pourquoi ?

    Surprise : Monsanto, la Rockefeller Foundation, la fondation privée qui est à l’origine de la « révolution génétique », le gouvernement norvégien, la Bill & Melinda Gates Foundation; le géant de l’agriculture industrielle DuPont/Pioneer Hi-Bred, plus grand détenteur au monde de brevets agricoles pour des semences OGM et les produits agrochimiques; Syngenta, la multinationale basée en Suisse spécialisée dans les OGM et les semences agroindustrielles, et enfin le CGIAR, (une création Rockefeller) qui veille à ce que chercheurs en agronomie et personnes d’influence du secteur agricole dans les pays du Tiers-Monde viennent étudier aux Etats-Unis pour y être convertis aux concepts de l’agriculture industrielle et de la production intensive, avant de les appliquer chez eux.

    Quand on sait que Rockefeller (et ses « fondations ») est à l’origine de la « Révolution Verte » qui avait été vendue à l’opinion publique comme « la » solution pour résoudre les problèmes de famine dans le monde alors qu’elle était en fait une gigantesque opération marketing qui lui a donné le monopole dans le domaine agricole….on peut légitimement penser que cette multinationale n’a d’autre but, en accumulant des semences dans les glaces, que de maintenir sa dictature sur l’agriculture mondiale future et de s’assurer de copieux bénéfices auprès des agriculteurs du monde de demain quand la catastrophe climatique aura éradiqué l’agriculture paysanne et qu’ils seront aux abois.

    Le très cynique Henry Kissinger affirmait : « Si vous contrôlez le pétrole, vous contrôlez le pays, mais si vous contrôlez les semences, vous contrôlez l’alimentation. Et celui qui contrôle l’alimentation tient la population en son pouvoir« 

    Aurions-nous là le fin mot des objectifs réels de ce projet qui, en clair, n’anticipe une catastrophe que pour mieux en tirer profit quand elle sera survenue ?

    Saurons nous ouvrir les yeux et réagir à temps contre ce mondialisme économique prêt à spéculer sur une catastrophe annoncée… quitte peut-être à la provoquer ?

    Un sanctuaire des semences pour la France et l’Europe ?

    Quoiqu’il en soit, sans renoncer à rester vigilants sur les objectifs véritables de cette initiative, nous pourrions nous en inspirer pour suggérer à nos candidats à la présidentielle de créer un  » Conservatoire de la Biodiversité Nationale », puis de défendre cette même idée  au sein des instances européennes, pour que  notre pays et notre continent, dans le cas d’une crise majeure, restent maîtres leur agriculture sans passer sous les fourches caudines des multinationales de l’agro-alimentaire qui ont déjà causé tant de ravages dans l’agriculture mondiale.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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