Expérimenter c’est bien, mais étiqueter c’est mieux


    Expérimenter c'est bien, mais étiqueter c'est mieux« Expérimenter » n’est pas « étiqueter » de même que « tricher » n’est pas « jouer »…

    Suite à un article de Jean-Charles BATENBAUM paru le 08.11.2010, dont nous reprenons ici les principaux éléments, nous apprenons qu’un appel à candidatures a été lancé mercredi dernier par le ministère de l’écologie, invitant les entreprises, syndicats ou fédérations professionnelles à prendre part à une expérimentation de l’affichage environnemental des produits à partir du 1er juillet 2011.

    Démarche engagée dans le cadre du Grenelle de l’environnement, l’Affichage Environnemental des produits de grande consommation a pour principal but de sensibiliser les consommateurs aux impacts environnementaux des produits.

    Rien à dire. Sauf que les engagements du Grenelle indiquaient clairement d’une « obligation progressive» de l’affichage environnemental, alors que désormais, nous voyons l’obligation se transformer enexpérimentation dans la Loi Grenelle 2. L’auteur évoque le poids de lobbies sur cette évolution. « Honni soit…. »


    La fédération France Nature et Environnement (FNE), avance que ce test « grandeur nature » doit servir à déterminer les modalités d’un affichage qui, s’il est mal pensé, pourrait davantage déconcerter le citoyen-consommateur que l’éclairer. Pour clarifier l’information du grand public et développer l’éco consommation, le Grenelle de l’environnement avait posé que l’affichage de l’impact environnemental des produits devrait être progressivement développé d’ici fin 2010. Afin que le consommateur puisse s’y retrouver, il fallait définir des règles pour que tous les opérateurs utilisent les mêmes méthodes. Ce qui était le bon sens même.

    Maintenant que nous régressons vers une phase d’expérimentation, il ne faudrait pas que cette mesure ne se révèle purement dilatoire et ne repousse l’étiquetage obligatoire aux calendes grecques. Et il faut aussi veiller fermement à que les industriels et distributeurs, qui réclamaient à hauts cris, hier, la phase expérimentale avant de passer à l’obligation, mettront tout en œuvre aujourd’hui et demain pour assurer le succès de cette étape et contribueront sincèrement ensuite à la mise en place du dispositif définitif.

    Tout produit a un impact sur l’environnement fait remarquer la FNE. Quelquefois catastrophique. L’éco-consommation doit favoriser le choix des produits qui génèrent le moins d’impacts, tout en conservant leurs performances. L’affichage environnemental doit servir ce projet de santé publique et assurer une information claire sur les impacts environnementaux des produits achetés. C’est d’ailleurs l’objectif que l’ADEME accompagne depuis plusieurs années.

    La FNE  fait très justement observer que « Contenu carbone, consommation d’eau, pollution des milieux…A vouloir informer le consommateur, le risque est grand de le noyer sous un flot d’informations. La simple compilation de toutes ces données ne saurait suffire pour constituer un étiquetage efficace« . Et elle préconise « ‘d’arriver à un affichage du type « étiquettes-classes-énergies » que l’on trouve sur différents produits (électroménager, voiture… », Elle se prononce de ce fait, en faveur d’une note unique pour l’affichage environnemental, correspondant à des seuils d’exigence sur plusieurs critères, mais permettant la meilleure lisibilité pour le consommateur.

    D’après l’article les 3 principes phares de l’affichage environnemental sont les suivants :

    ·         Un affichage qui doit porter sur le couple produit/emballage. Il comptabilisera les différents impacts significatifs du produit tout au long de son cycle de vie : extraction des matières premières, transformation, distribution, utilisation, fin de vie. Sans cibler une étape en particulier et en tenant compte de son mode de conditionnement,

    ·         Un même format d’affichage pour tous les produits, multicritères mais simple : le consommateur doit pouvoir repérer visuellement et lire rapidement les informations sur les produits : effet de serre, consommation d’eau, toxicité, atteinte à la biodiversité….

    ·         Des méthodes de calcul identiques par catégories de produits. Bruno Genty, Président de France Nature Environnement affirme : « L’intérêt de l’étiquetage environnemental a montré son efficacité dans le cas de l’étiquette classe-énergie sur les biens d’équipement. L’affichage environnemental, qui doit apparaître directement sur les produits et pas sur un lointain site Internet, permettra au consommateur de voter avec ses sous, et fera progresser les industriels sur le chemin de l’éco-conception ».

    Primum Non Nocere® suit attentivement les questions concernant un étiquetage enfin clair et objectif des produits et nous vous tiendrons au courant de l’évolution de la question. Cela correspond tout à fait à la vocation de notre agence, qui accompagne les professionnels de santé et centrales d’achat  dans la mise en oeuvre d’une politique d’achat responsable reposant sur des critères précis.

    En conclusion, nous engageons tous les professionnels à exiger un étiquetage complets des produits qu’ils achètent pour inciter les industriels à une plus grande transparence.

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