Le COVID-19 recule, quelle suite pour les pandémies mondiales ? L’ONU alerte

    pandémie mondiale risque agents pathogènes

    Le COVID-19 s’en va mais une nouvelle pandémie nous menace : celle que peut provoquer les agents pathogènes résistants aux médicaments présents dans l’eau.

    La crainte

    C’est un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui nous en avertit :  l’ensemble de la population planétaire est exposée à la contamination des eaux polluées par des antibiotiques, et pourraient donc subir l’action d’agents pathogènes résistants aux médicaments.

    Ce qui ne manquerait pas d’alimenter une nouvelle pandémie mondiale.

    Les faits

    Ce rapport publié à l’approche de la Journée mondiale de la santé, nous apprend que la menace mondiale représentée par la résistance aux anti-microbiens est totalement sous-évaluée…du fait que les antibiotiques sont libérés dans l’environnement via les toilettes ou la défécation en plein air.

    Derrière cet aspect « bucolique » des choses, on apprend que pour la seule année 2015, 34,8 milliards de doses quotidiennes d’antibiotiques ont été consommées. Or, jusqu’à 90 % d’entre elles sont excrétées dans l’environnement sous forme de substances actives.

    Bonjour les joies du camping.

    Comment est-ce possible ?

    Tout simplement par qu’environ 80 % des eaux usées dans le monde ne sont pas traitées !

    Et les pays dits « sous-développés » ne sont pas seuls en cause car dans les pays « développés » – mais aveuglés par le mirage scientifique -, les installations de traitement s’avèrent, la plupart du temps, incapables de filtrer les microbes dangereux.

    « Dormez tranquilles braves gens, les stations d’épuration veillent sur vous ! »

    Les risques

    Si bien que de charmantes superbactéries capables d’échapper à la médecine moderne et de déclencher une pandémie, pourraient se développer tout à leur aise… et entraîner une nouvelle pandémie.

    Les responsabilités

    Cet état de fait, comme on le devine, n’est pas survenu ex-nihilo.

    Antibiotiques et médicaments multiples et variés, dont les Big Pharma ne sont pas avares, rendent de bien grands services… à condition de n’être pas prescrits à tort et à travers et d’être ainsi utilisés avec précaution et dans le souci constant de leur action sur l’environnement à long terme, car leur action ne s’arrête pas au corps qui les reçoit.  Une partie est rejetée et c’est justement la plus nocive. Ainsi, par un effet boomerang assez pervers, ces substances risquent de causer des effets morbides qui vont bien au-delà des maux qu’elles étaient censé soigner au départ.

    Conclusion : la résistance aux anti-microbiens présente des risques sociaux, environnementaux et financiers pour les entreprises et la société en général. Et ces risques doivent être enfin pris en compte avant la catastrophe.

    Quelques chiffres éloquents

    • On dénombre 5 millions de personnes qui, pour la seule année 2019, sont mortes d’infections résistantes aux antibiotiques.
    • Si on ne prend pas le problème à bras-le-corps, le rapport de l’ONU affirme qu’elles pourraient entraîner 10 millions de décès par an d’ici 2050. En fait, c’est une autre pandémie qui nous guette comme « conséquence de la poursuite du développement et de la propagation de la résistance aux anti-microbiens [qui] pourraient être catastrophiques ».

    Les mécanismes de la catastrophe

    Les anti-microbiens se classent de la façon suivante : antibiotiques, fongicides, agents antiviraux, parasiticides, désinfectants spécifiques, antiseptiques et produits naturels.

    Tous ont pour mission de tuer les agents pathogènes ou d’inhiber leur croissance.

    Mais hélas il existe des microbes, tels que des bactéries, des virus, des parasites et des champignons, dont l’évolution les conduit à s’immuniser contre les médicaments auxquels ils étaient auparavant sensibles.  Et plus les microbes sont exposés aux produits pharmaceutiques, plus ils sont susceptibles de s’y adapter : c’est ce phénomène redoutable qu’on désigne par « résistance aux anti-microbiens ». Avec les conséquences destructrices que l’on devine.

    D’où l’extrême prudence et le discernement indispensables pour les prescrire.

    Que faire ?

    Les travaux consacrés à ce sujet inquiétant répondent : Il faut absolument limiter les rejets polluants à base d’antibiotiques. Comment ?

    • En améliorant le traitement des eaux usées
    • En utilisant les antibiotiques de manière plus ciblée – trop souvent, ces médicaments sont utilisés alors qu’ils ne sont pas nécessaires.
    • En améliorant les données et la surveillance des antimicrobiens et la façon dont ils sont éliminés. –
    • En instaurant une meilleure gouvernance environnementale et des plans d’action nationaux pour limiter les rejets d’antimicrobiens.

    Le rapport de l’ONU engage alors les pays à adopter l’approche « Une seule santé »

    En quoi cela consiste-t-il ? A limiter la déforestation ! Pourquoi ? Parce que l’éventuel contact entre humains et animaux sauvages porteurs de virus pourrait favoriser le changement d’espèces des agents pathogènes. C’est ainsi que la récente pandémie a mis en lumière la nécessité d’établir une synergie dans la prévention et la lutte simultanée contre les menaces sanitaires, en s’attaquant à leurs dimensions environnementales.

    Cinq sources principales de pollution

    Il est désormais établi que la pollution des rivières du monde par les produits pharmaceutiques présente des niveaux d’agents pathogènes résistants aux antibiotiques plus élevés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire  comportant des zones où les infrastructures de gestion des eaux usées et des déchets sont médiocres et où la fabrication de produits pharmaceutiques est faible.

    Il nous semble qu’un simple raisonnement de bon sens pouvait arriver à la même conclusion…

    Le rapport du PNUE a distingué cinq sources principales de polluants facteurs de propagation de la résistance aux anti-microbiens.

    Nous les citons tels que définis par l’ONU :

    • Mauvais assainissement, des eaux usées et des effluents de déchets, aggravés, par exemple, par la défécation en plein air et la sur-utilisation d’antibiotiques pour traiter la diarrhée
    • Effluents provenant de la fabrication de produits pharmaceutiques
    • Déchets des établissements de santé ;
    • Utilisation d’anti-microbiens et de fumier dans la production agricole.
    • Rejets de la production animale.

    Bien entendu le réchauffement climatique joue à plein son rôle dans cet état de fait. La hausse des températures ne peut que favoriser l’augmentation des infections résistantes aux anti-microbiens du fait de la sensibilité de nombreuses maladies aux conditions climatiques, avec leurs conséquences sur les conditions environnementales.

    La hausse des températures ne peut qu’entraîner une augmentation de la propagation des maladies bactériennes, virales, parasitaires, fongiques et à transmission vectorielle.

     

    A coup sûr il n’y a pas un instant à perdre pour consentir à l’effort nécessaire à entreprendre pour réduire l’impact des médicaments sur la biodiversité. Espérons que le rapport de l’ONU mobilisera les bonnes volontés.

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/au-fil-de-l-eau/les-rejets-de-medicaments-sont-ils-une-menace-pour-nos-rivieres-et-nos-cours-d-eau_4981785.html

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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