L' »Embarquement immédiat pour un bâti sobre, robuste et désirable » ne doit pas laisser le Secteur de la Santé sur le quai !

    © Copyright 2013 CorbisCorporationLe groupe de travail « Réflexion pour un bâtiment responsable 2020-2050″ co-piloté par Christian Cléret, Directeur Général de Poste Immo, et Bernard Boyer, Président de SUN BBF, vient de remettre son second rapport à Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment durable.

    Partant du constat que la RT 2012 était une étape et que cette réglementation technique s’ouvrait à une réglementation d’usage, il était apparu aux intéressés qu’il fallait ouvrir le champ de la réflexion avec la contribution de personnalités qualifiées de la filière du bâtiment, de l’immobilier et de l’énergie.

    L’objectif à atteindre consistant en une « société sobre, dé carbonée et désirable avec une adhésion citoyenne » il était nécessaire de mettre en œuvre de fortes convictions.

    La première consistant à « placer l’Homme au cœur de la réflexion » avec toutes les implications que cela comporte sur les rapports nouveaux à établir entre l’homme et la technologie, l’exercice de la citoyenneté et de la démocratie énergétique.

    La seconde exige de s’interroger sur les « méthodes traditionnelles de fabrication des villes et des territoires dans leurs rapports à la densité, à la mobilité, à la mixité« .

    Quant à la troisième s’intéresse au « rôle des déterminants du bâtiment et des territoires de demain dans le système de production énergétique » avec les implications à envisager sur le plan de « l’intelligence des territoires » et sur celui de « la décentralisation« .

    Sans oublier la place à réserver aux préoccupations touchant les questions du bien-être, du confort et de la santé dans un contexte de « demande sociale croissante« .

    Le groupe de travail s’est aussi préoccupé de la question du temps : inscrire sa réflexion dans une perspective d’avenir, identifier concrètement les transformations et les ruptures qui seront à l’œuvre demain dans et autour de la question du bâtiment.

    C’est pourquoi il a voulu « penser décentralisé« . en fonction des territoires, des ressources et des hommes; mais aussi « territoire et global » en concevant chaque bâtiment comme un élément intelligent du territoire et non seulement dans sa singularité propre. Les changements induits par le fait que le consommateur d’énergie sera aussi producteur, engendrera certainement de nouveaux métiers en matière des échanges énergétiques. Cela entraînera certaines conséquences dont il faut tenir compte sur le plan de la « capacité de production,  du stockage énergétique, de la communication, de l’échange et de la mutualisation énergétiqu » avec son territoire.

    De même s’est-il intéressé à la question des « contenus et usages » qui prend en compte sur le long terme les résultats en matière de sobriété et de santé pour les occupants. Sans oublier la « capacité d’adaptation et mutabilité d’usages » : santé, confort d’été, acoustique devant être traités ensemble en en cohérence.

    Le rapport encourage d’autre part l’expérimentation, notamment régionale – ainsi que l’encouragement du citoyen à adopter un nouveau comportement dans l’utilisation des énergies qui s’inscrive dans une préoccupation collective.

    Il conseille aussi un toilettage indispensable des normes et règlementations en tenant compte du principe de précaution.

    En conclusion le groupe de travail recommande d’engager dès 2014 des expérimentations multi-acteurs, à grande échelle, en vue de créer en 2016-2018 un nouveau label commun pour tous les bâtiments responsables, en construction neuve comme en rénovation.  Un ensemble de critères de performances spécifiques portant sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments, l’énergie grise, les émissions de CO2, la santé fera l’objet de travaux ultérieurs dans le cadre défini par le Plan Bâtiment Durable et les orientations du débat national sur la transition énergétique.

    La démarche de réflexion conduite par le groupe de travail concernant la mise en œuvre d'un "bâtiment responsable 2020-2050" est celle là même que nous préconisons de voir appliquer au secteur de la santé : réfléchir avec les usagers , les industriels, les tutelles, à ce que doivent devenir les établissements de santé à l'horizon 2030, permettrait de tracer la voie, de fixer des objectifs partagés, de bâtir un projet commun, d'envisager des solutions hardies que seul un temps de crise fera émerger...
    Retarder le temps de la réflexion ne peut avoir que deux conséquences : accélérer l'irruption de la crise, nous trouver dans les plus mauvaises conditions pour la résoudre puisque nous ne nous y serons pas préparés.
    A suivre…
     Olivier TOMA - Primum-Non-Nocere

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