Les dangers du développement de la chimiothérapie sans traitement des résidus de médicaments

    HADOn sait que le traitement du cancer par chimiothérapie peut se réaliser à l’hôpital mais aussi dans le cadre d’une Hospitalisation à Domicile (HAD). Or, cette activité se trouve ralentie et anecdotique (0,7%) alors qu’il était prévu qu’elle soit doublée d’ici 2018.
    Ses intérêts apparaissent pourtant évidents : éviter de nombreux déplacements et de la fatigue, désengorger les services hospitaliers de jour, faire des économies.

    D’où les questions que la DGOS a posées à la HAS qui a publié sa réponse :
    – Faut-il encourager le développement de la chimiothérapie en HAD étant donné le coût estimé de cette prise en charge ?
    – Quelles sont les modalités tarifaires et organisationnelles qui permettraient d’assurer le développement de la HAD ?

    En résultent 18 recommandations à destination des décideurs : DGOS, ARS, HAD et établissements prescripteurs applicable tant au niveau national que régional ou local et portent « sur le périmètre et la nature de l’activité de chimiothérapie à développer en HAD, le renouvellement de la politique tarifaire, l’amélioration de la prise en charge et les traitements ».

    Les objectifs de la HAS à travers le panel de mesures préconisées visent à :
    • Favoriser le développement la chimiothérapie en HAD dans les domaines où elle est déjà pratiquée. Notamment en hématologie. Mais aussi pour les patients les plus fragiles : personnes âgées, enfants, atteintes d’un cancer métastatique. Cela dans la mesure où cette procédure est réalisable pour les personnels de l’HAD – ceux des pharmacies à usage intérieur (PUI) – les établissements de santé
    • Résoudre les difficultés organisationnelles, administratives, informatiques ou tarifaires.
    • Harmoniser les pratiques à l’échelon national pour favoriser l’accès des patients désirant cette prise en charge.

    Qu’elles puissent être pratiquées de manière isolée ou exiger une forme ou une autre de coordination, ces objectifs ne pourront être atteints qu’à partir de la levée des contraintes actuelles, notamment tarifaires.
    Le rapport de la HAD préconise aussi une révolution des mentalités des prescripteurs et des patients envers la HAD. Il conseille pour cela un effort d’information relayé par les associations pour sensibiliser les malades à cette opportunité.

    Pour notre part nous considérons qu’il ne peut y avoir de chimiothérapie en HAD sans que la France se dote de protocoles de traitement des résidus de médicaments en station d’épuration. Aujourd’hui le développement de l’ambulatoire en ce domaine est responsable de la diffusion de métabolites cancérigènes dans les eaux de surface et les nappes phréatiques. Ainsi, si l’HAD se développe la situation, même à court terme, ne pourra qu’empirer du fait que la diffusion de ces résidus dans les eaux est toxique pour l’environnement, pour la santé humaine et pour la santé animale.

    La chimiothérapie doit être encadrée en institution avec un traitement spécifique des excrétas pour diminuer l’exposition aux risques de toute la population française.

    Cette question doit nous remettre face aux réalités; la fusion de ministère de la santé et de celui de l’environnement pour avoir un grand « Ministère de la Santé Durable » permettrait de ne pas prendre de décisions en santé sans tenir compte des impacts sanitaires et écologiques de ces décisions sur le long terme.

    En attendant, si la chimio devait se développer en HAD, il faudrait intégrer dans les études de coût, la collecte des excrétas humains qui doit impérativement se faire, au même titre que les DASRI, à domicile.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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