Les médecins et les infirmier(e)s premières victimes du BURN-OUT.

    burn outFaisant suite aux travaux des chercheurs de l’Université de Louvain, le Service public belge, Emploi, Travail et Concertation sociale lance un appel pour reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. Il établit un diagnostic sans concession sur l’état de l’ensemble des personnels soignants.
    Diagnostic qui dénonce un taux de 6,6 % du burn-out et de 13,5 % d’un risque élevé dans les populations intéressées, mais qui établit aussi un catalogue de mesures concrètes pour la prévention et la prise en charge de ce fléau, tant sur le plan de la politique de santé que sur celui de l’organisation hospitalière.
    Rappelons que le « burn out » dans la définition qu’en donnent les chercheurs, est « un état d’esprit négatif persistant lié au travail, chez des individus normaux, caractérisé par de l’épuisement, un sentiment d’inefficacité, une démotivation et des comportements dysfonctionnels au travail. Un état d’esprit qui peut passer longtemps inaperçu […] L’environnement et le vécu du travail des personnels hospitaliers sont des facteurs déterminants pour l’attraction et la rétention du personnel et pour leur bien-être aussi [….] le burn-out, vécu du travail extrêmement négatif, entraine des effets néfastes pour la santé et le bien-être de la personne concernée, mais aussi, dans le cas des personnels soignants, des conséquences graves pour l’entourage, les autres soignants et les patients. »

    37 hôpitaux et 5.833 participants dont 79,5 % d’infirmiers (4635) et 20,5 % de médecins (1198), 73,8 % de femmes (4307) et 26,2 % d’hommes (1531), âgés en moyenne de 41 ans, ont été passés en revue
    L’étude constate que :
    • 6,6 % souffrent de burn-out, dont
    – 6,9% chez les infirmiers,
    – 5,4% chez les médecins
    • 13,5 % sont à risque élevé de burn-out, dont
    – 17,8 % chez les médecins,
    – 12,4 % chez les infirmiers.
    • La prévalence de l’épuisement émotionnel, une composante du burn-out, atteint 31,1 %,
    • 8,4% des participants rapportent de manière élevée les 3 facteurs épuisement émotionnel, dépersonnalisation et accomplissement personnel réduit.

    Elle établit que les principaux facteurs du burn-out sont:
    – Une charge de travail élevée,
    – un épuisement émotionnel élevé,
    – des conflits de rôles,

    Elle en tire les conséquences évidentes :
    – Réduction du bien-être individuel, physique, psychique et psychosomatique
    – Comportements « déviants » : augmentation de la consommation de médicaments, absentéisme, présentéisme, incidents cliniques
    – Attitudes de renoncement : intention de quitter son poste, se sentir moins capable de travailler. »

    Des solutions ?

    Les auteurs du Rapport, considèrent que l’exploitation des compétences et de l’autonomie de chacun, en favorisant l’enthousiasme du personnel soignant, peut prévenir le burn-out.
    D’autre part, il est indispensable de prévenir le risque, notamment dans le personnel le plus exposé, celui des unités de soins intensifs.

    Comment y contribuer ?
    Il faut pour cela évaluer et réajuster la charge de travail, résoudre les conflits de rôles par une meilleure organisation du travail et réviser, quand nécessaire, le parcours de soin, surveiller la charge émotionnelle et savoir soutenir les collègues les plus sollicités.

    Voilà de quoi inspirer de saines mesures dans nos établissements de santé français où la sonnette d’alarme a déjà été tirée à de nombreuses reprises sur le burn-out qui menace nombre de nos personnels soignants. Nous mettons en lien le dernier rapport sur l’Observatoire National du Suicide qui ne laisse aucun doute sur l’urgence de la situation.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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