Lettre ouverte adressée au Premier Ministre dans le cadre de la « Stratégie Nationale de Santé »

     Paris, le 6 février 2013.

    Une politique de santé « durable »
    Des propositions « politiques » pour bâtir un monde de la santé durable.

    Monsieur le premier ministre,

    Le monde de la santé ce n’est pas seulement une source de dépenses, c’est aussi et surtout, la création  de milliers d’emplois non délocalisables, la  garantie de l’amélioration de la qualité de vie pour nous même et les générations futures et une source de développement de notre économie.

    Dans cet esprit nous vous suggérons d’intégrer dans la « stratégie nationale de santé » quelques pistes ignorées jusqu’alors ;

    Nous  proposons aujourd’hui dans chacune des décisions  relatives au secteur de la santé de prendre en considération les impacts sanitaires, écologiques, sociaux et économiques.

    Pour cela, la politique doit changer et mesurer les impacts des mesures qu’elle propose  avant de les mettre en œuvre.

    De nombreux  exemples peuvent illustrer ces propos ;

    10 milliards d’euros de budget dans le cadre du plan Hôpital 2012, ont été financés pour reconstruire et rénover le secteur hospitalier, ce fut une avancée considérable. Pour financer les constructions nouvelles dans notre secteur, en  intégrant les éléments de l’eco-construction, il faudrait des budgets d’investissements spécifiques.

     Il est nécessaire de réfléchir à la  création d’un « Plan Hôpital 2020 » qui intègre les financements du plan Bâtiment du  grenelle 2, déclinés au secteur hospitalier, car sans cela, nous ne pourrons  pas le mettre en œuvre efficacement.

    Le secteur de la santé est volontaire et se doit d’être exemplaire sur ces thèmes, mais doit obtenir les moyens de cette exemplarité.

    Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures du Grenelle 2, de nombreux articles très précis, ne sont pas financés au secteur de la santé, ils ne pourront donc se mettre en place efficacement, sans aucun moyen spécifique. Diminuer les consommations énergétiques de près de 38 %, mettre en œuvre des politiques d’achats moins impactantes, trier et revaloriser les déchets, améliorer santé et bien être au travail, améliorer la qualité et la sécurité des soins sur tout le territoire, améliorer la qualité de l’air intérieur, ne se feront pas sans moyen spécifique. Il faut donc créer comme en Angleterre, un Fonds de Rénovation Energétique Hospitalier (FREH)  pour financer la rénovation énergétique du secteur.

    Promouvoir la santé des professionnels de santé, est une priorité qui devrait commencer par une étude de la santé de cette population, sous l’angle physique, psychique et psycho-social, pour en faire un exemple international, en termes d’enjeux de santé publique. Pour soigner la population, les acteurs du secteur doivent être en parfaite santé.

    Des matériaux de construction de rénovation  et de décoration peuvent contenir des composants suspectés de toxicité. Certains sont  fabriqués à base de dioxyde  de titane sous forme nano particulaire, classée CMR pour l’homme et sont en vente dans le secteur hospitalier avec des allégations du type, « magique », « révolutionnaire » « sans entretien » , ils sont dangereux pour la santé humaine, nous proposons donc de créer une Autorisation de Mise sur le Marché des produits de construction ‘(AMM) et garantir ainsi à la population et au personnel des bâtiments de santé , sains.

    Il en est de même pour les cosmétiques pour nouveaux nés et tous les dispositifs médicaux, pour lesquels il nous faut des garanties absolues d’innocuité.

    La réalisation des actes et soins en France est particulièrement efficace, mais leur tarifs ne sont que très rarement étudiés en fonction du cout de « production »  en y intégrant l’évolution des couts de ce qui compose l’acte ( matières premières, main d’œuvre, nouvelles technologies , gestion des déchets d’activité, loyers…).Faire évoluer les tarifs  des actes réalisés dans les établissements de santé en France mérite une étude spécifique et un Indice Santé Hospitalier ( ISH ) qui ferait évoluer les tarifications hospitalières en fonction de l’évolution du cout de réalisation des actes et des matière premières, tout comme l’indice du cout à la construction. Pourquoi ne pas  réfléchir avec les professionnels à  l’étude d’un tel indice pour garantir sécurité et qualité des soins sur tout le territoire et dans le temps.

    Sans une revalorisation annuelle prenant en considération l’évolution des couts et des procédés innovants de nombreux problèmes de santé publique, d’accessibilité  aux soins, de cout des traitements curatifs émergent et émergeront à très courts termes.

    Hormis dans les laboratoires pharmaceutiques, la Recherche et Développement en santé n’est pas structurée, alors quelle est source de formidables avancées et d’économies. De nouveaux procédés sont à l’étude en France pour traiter les résidus de médicaments dans l’eau, pour nettoyer à la vapeur, pour moins utiliser de produits chimiques, pour économiser de l’énergie, pour revaloriser des déchets, pour réduire les durées de séjours, mais il manque une Agence de Recherche et Développement en Santé,  qui évaluerait,  qui mutualiserait et  assurerait la promotion  de l’innovation quand elle permet de minorer les impacts sanitaires, écologique, économique et sociaux.

    Enfin pour bâtir cette noble politique de santé sur le long terme, impulser une réflexion sur  la fusion des ministères de la santé, du développement durable  permettrait de garantir une santé préservée aux générations futures.

    Le monde de la santé à une vocation d’exemplarité et un devoir de pédagogie que nous vous demandons de soutenir par une politique qui intègrerait le secteur de la santé comme une source d’économie, de bien être des populations et de développement durable.

    Olivier TOMA, Primum Non Nocere

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