Levons le voile sur la politique énergétique européenne pour 2050

    Levons le voile sur la politique énergétique européenne pour 2050la future politique énergétique de l’Union Européenne  vise à réduire de 80% les émissions de GES communautaires, apprend-on de source autorisée.

    On est un peu surpris. En effet on sait que  les pays membres de l’Union européenne avaient refusé de réduire de 30% leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2020. Alors parvenir à la «décarbonisation» de l’économie européenne pour 2050 « seule échéance pertinente», d’après un haut fonctionnaire de la Direction générale de l’énergie et du climat française, nous laisse perplexes……

    La Commission veut faire baisser d’au moins 80% les émissions de GES des 27 en une quarantaine d’années. Pourcentage calculé d’après les chiffres de 1990. Cela équivaut à réduire de 40% nos rejets vers 2030 et de 60% en 2040. Nous, à Primum-Non-Nocere, on n’est pas contre mais perplexes quand on considère l’effort considérable que le secteur de l’énergie devra accomplir pour satisfaire la Commission qui le veut totalement «décarboné» en 2050.

    On devra donc se tourner entièrement vers les énergies renouvelables, des centrales thermiques équipées de systèmes de captage-stockage de CO 2 (CSC) et de réacteurs nucléaires. Avec de grandes disparités entres les pays européens bien sûr, mais il faudra bien arriver à une certaine généralisation/homogénéisation si on veut assurer l’avenir climatique de l’Europe. Pour ce faire on nous annonce le renforcement du système communautaire d’échange de quotas d’émission : ETS dans la langue technocratique de l’Europe.

    Pour les transports, Bruxelles table sur une électrification massive des véhicules. On affirme même que 10% des flottes de transport sera électrique en 2020. Les agro-carburants étant réservés pour une  bonne part aux moyens de transport lourds: avion, camion, etc.

    La Commission n’a pas oublié le secteur du bâtiment qui devra opérer lui aussi un sérieux effort. Les émissions dont il est l’origine « pourraient être réduites de 90% environ». Comment ? En durcissant les normes thermiques, en banalisant des sources de production d’énergies renouvelables (pompes à chaleur, énergies solaires), en réduisant le coût de l’argent pour les achats d’immeubles sobres.

    L’industrie qui a déjà réduit de 15% ses émissions entre 1990 et 2008 ne doit pas s’arrêter en si bon chemin : efficacité énergétique à tous les étages, maîtrise de la demande d’énergie et CSC pour les installations les plus émettrices, comme les cimenteries ou les aciéries.

    Quant à l’agriculture, responsables de 10% des GES anthropiques européens, elle devra réformer ses méthodes, étendre – et d’abord préserver – les sols captant le CO 2 (prairies, forêts, tourbières). Sans négliger sa productivité puisqu’il lui faudra nourrir 9 milliards de personnes en 2050. Deux milliards de mieux qu’aujourd’hui ! On souhaite bien du plaisir à nos paysans.

    Vous vous demandez sans doute « combien ça va coûter ? » La Commission estime qu’on devrait arriver à un très bon résultant en investissant environ 270 milliards d’euros par an : 2% du PIB européen.  Somme énorme  dont on nous assure que le retour sur investissement sera à la hauteur de nos inquiétudes. En maîtrisant leurs consommations énergétiques, les 27 pourraient économiser de 175 à 320 milliards € par an sur leur facture. Inversement, une politique laxiste alourdirait – à l’horizon 2050 – de 400 milliards €/an la facture de pétrole et de gaz par rapport à 2010.

    Seuls nos petits-enfants en 2050 pourront apprécier la pertinence des cogitations de nos technocrates bruxellois qui savent si bien jongler avec les milliards d »euros……

    Olivier TOMA – Primum-Non-nocere

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