L’impact de la surconsommation de viande rouge sur la santé et l’environnement

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    C’est confirmé : la surconsommation de viande rouge nuit à la santé et à l’environnement !

     

    Jusqu’à présent le lien entre consommation de viande rouge et cancer colorectal était soit affirmé soit nié, mais aucune des deux positions n’était établie sur des bases scientifiques. La question à résoudre étant celle de la mutation des cellules entraînée par cette consommation.

    C’est désormais chose faite et étude publiée dans la revue scientifique Cancer Discovery, a pu identifier les caractéristiques spécifiques des dommages causés sur l’ADN par un régime alimentaire très riche en viande rouge. Cette dernière passe donc du statut de « mise en examen » à celui d’« accusée ». Ce qui permet de favoriser la détection plus précoce de la maladie ou au développement de nouveaux traitements.

    Sans prétendre à interdire la consommation de viande rouge, le Dana-Farber Cancer Institute – auteur de cette étude – préconise modération et régime alimentaire équilibré pour prévenir ce type de cancer.

    Véritable enquête

    Rappelons que, du fait de l’imprécision des études précédentes, aucune connexion indubitable n’avait encore pu être établie, si bien qu’en 2019, une équipe de chercheurs avait créé la controverse, en affirmant qu’il était très peu sûr qu’une réduction de la consommation de viande rouge abaisserait la mortalité par cancer, au grand émoi d’autres chercheurs.

     

    Le tout consistait donc à prouver le mécanisme qui associe viande rouge et cancer.

    Comme cela avait été fait pour la fumée de cigarette sur le cancer des poumons, ou pour les rayons UV qui, pénétrant la peau, entraîne des mutations de gènes et troublent le développement et la division des cellules.

    On a donc séquencé l’ADN de 900 patients atteints d’un cancer colorectal, sélectionnés parmi un groupe de 280 000 personnes participant à des études sur plusieurs années, incluant des questions sur leur mode de vie. Personnes qui n’étaient donc pas conditionnées par une sélection spécifique au départ puisque qu’elles ignoraient qu’elles représentaient la cible de l’étude.

    Le responsable découvert

    C’est alors qu’est apparue une mutation spécifique de l’ADN jamais identifiée jusque là et appelée alkylation. Les cellules atteintes par cette altération ne deviendraient pas toutes inéluctablement cancéreuses certes, mais ce qui retint l’attention des chercheurs, c’est que la mutation en question était associée de façon significative à la consommation de viande rouge (à la fois transformée et non transformée) avant le déclenchement de la maladie. En revanche, elle ne l’était pas à la consommation de volaille, de poisson, ou d’autres facteurs examinés.

    Les composés chimiques responsables de la mutation étaient produits à partir de fer, très présent dans la viande rouge, ou de nitrates, que l’on trouve souvent dans la viande transformée. Et cette mutation était par ailleurs très présente dans le colon distal, qui est une partie du colon dont de précédentes études ont suggéré qu’elle était fortement liée au cancer colorectal résultant de la consommation de viande rouge. De plus, parmi les gènes les plus affectés par l’alkylation, se trouvent ceux qui selon de précédents travaux ont montré être les plus susceptibles de déclencher un cancer colorectal lorsqu’ils mutent. Ces différents éléments pris ensemble construisent un dossier solide, comme dans un travail de détective.

    Lire plus : lundi sans viande ni poisson ?

     

    Le traitement

    Il faut savoir que les patients dont les tumeurs présentaient le plus haut niveau d’alkylation avaient 47 % de risque supplémentaires d’en mourir.

    • Que les patients mangeant plus de 150 gr de viande rouge par jour en moyenne, sont ceux qui – justement – présentent ces hauts niveaux d’alkylation.
    • Ce qui conduit à conclure que les médecins capables d’identifier les prédispositions génétiques à l’alkylation de leurs patients sont, du même coup, aptes à prévenir les risques d’un cancer en leur conseillant de limiter leur consommation de viande rouge.
    • Par conséquent et tout logiquement, repérer les patients ayant déjà commencé à accumuler ces mutations pourrait aider à identifier ceux ayant le plus de risque de développer un tel cancer, ou de détecter très tôt la maladie.
    • Enfin, la compréhension du mode de développement du cancer colorectal ouvre également la voie au développement de traitements permettant d’interrompre ou de renverser ce processus, afin d’empêcher que la maladie ne se déclenche.

    N’oublions pas d’autre part que le problème de la consommation excessive de viande rouge, s’il touche à la santé, présente aussi un impact environnemental à prendre en grande considération.

    La viande n’est pas la seule source de protéines indispensables à la vie en général et à la croissance de nos enfants en particulier. Et sa production ne relève certainement  pas du choix écologique le plus judicieux.

     

    Pour aller plus loin…

     

    Ce que nous mangeons n’affecte pas seulement notre santé (certains vont jusqu’à dire que « nous sommes ce que nous mangeons » ce qui est une absurdité sur le fond, mais qui contient une part de vérité si on se place d’un point de vue purement matérialiste) mais cela affecte aussi notre planète du fait des modes de production du bétail, d’exploitation et de transport.

    Nous vous invitons donc à ouvrir ce lien pour y voir un peu plus clair dans ces questions : https://www.freeletics.com/fr/blog/posts/l’impact-environnemental-de-la-consommation-de-viande/

     

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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