Les micropolluants font l’objet d’un plan d’éradication

    bactéries multirésistantes
    Ségolène Royal a profité du premier congrès international sur les risques liés aux résidus de médicaments dans l’environnement, organisé par l’Académie nationale de pharmacie et le ministère de l’Environnement, pour annoncer lancement du plan national sur les micropolluants.

    Mis en point par un partenariat entre le ministère de la santé, l’ONEMA, les agences de l’eau et les organismes de recherche et développement pour la période 2016-2021, ce plan de lutte contre les micropolluants veut réaliser trois objectifs :

    • réduire dès maintenant les émissions de micropolluants présents dans les eaux et les milieux aquatiques.
    • consolider les connaissances pour adapter la lutte contre la pollution des eaux et préserver la biodiversité.
    • préparer les actions à venir. C’est à dire travailler sur les risques de non atteinte du bon état des milieux – ainsi que sur la faisabilité technique, économique et sociologique des changements de pratiques.

    En outre, ce congrès a été l’occasion de faire le point sur le progrès des connaissances acquises depuis dix ans en la matière ainsi que sur le niveau de risque provoqué par la présence de résidus de médicaments dans l’eau et les milieux aquatiques.

    Rappelons que la présence d’antibiotiques dans l’environnement favorise la sélection de bactéries résistantes. De même les résidus de contraceptifs ou d’autres substances chimiques dûment reconnus comme perturbateurs endocriniens font courir le risque de perturbations biologiques sur des animaux vivant dans des zones fortement contaminées. Entre autres nuisances.

    Cela a conduit à mettre au point de nouvelles procédures d’évaluation des risques, plus performantes pour mesurer l’écotoxicité potentielle des médicaments qui font l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché.

    Mais il reste encore à mesurer certains éléments encore méconnus. Ainsi en est-il des effets liés aux mélanges avec les autres polluants qui ne sont pas analysés pour le moment. Ou encore de l’impact sur la faune et la flore qui est encore mal évalué aux doses atteintes par les micropolluants présents dans l’environnement. Quant aux eaux destinées à la consommation humaine, si leur exposition est mieux quantifiée, elle ne l’est que très partiellement.

    Pour notre part PRIMUM-NON-NOCERE a alerté le public à de nombreuses reprises sur les dangers que l’invasion des micropolluants dans les eaux de boissons fait courir aux consommateurs.

    Voici les solutions que nous préconisons d’urgence :
    • réduire les rejets de médicaments par l’application de l’indice PBT ou tenir compte de l’impact environnemental des médicaments dans la prescription et l’achat
    • réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens pour éviter les rejets, par l’application des 10 éco-gestes
    • réduire la quantité de produits lessiviels et produits d’entretien en faisant la promotion de produits éco-labélisés ou des procédés alternatifs comme la vapeur et l’électrolyse
    • appliquer une éco-taxe sur les produits polluants
    • réduire les consommations de médicaments et d’antibiotiques.
    • évaluer les médecines alternatives et complémentaires pour réduire l’impact environnemental des médicaments.
    • équiper les stations d’épuration de systèmes de filtration des xoenobiotiques
    • traiter les boues des stations d’épuration et interdire l’épandage
    • interdire la vente de pesticides  – non certifiés AB- aux particuliers
    • mettre en oeuvre une filière de collecte et de traitement pour les particuliers et les entreprises.
    • sanctionner les rejets industriels directs ou indirects.
    • en cas de traitement par chimiothérapie  financer le traitement des excrétas humains : au domicile pour l’activité en HAD (Hospitalisation à domicile ou en ambulatoire) et dans le secteur hospitalier public et privé en cas d’hospitalisation.
    D’ailleurs nous notons avec satisfaction que parmi les 39 actions prévues dans  le plan adopté, cinq concernent spécifiquement les médicaments :
    • mettre en oeuvre les recommandations du guide relatif à la bonne gestion des déchets issus de médicaments et des déchets dans les établissements de santé et médico-sociaux (action 2)
    • étudier la prise en charge des médicaments non utilisés dans les établissements de santé et médico-sociaux et des centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie et proposer des évolutions (action 7)
    • tirer des conclusions de l’expérimentation sur la dispensation à l’unité des médicaments (action 8)
    • étudier la pertinence d’un indice de classement des substances actives en fonction de leur impact pour l’environnement et l’acceptabilité par les professionnels de santé de la mise en place d’un tel indice de classement des médicaments en France (action 9)
    • travailler sur la disponibilité et le partage de données permettant de connaître le danger et l’exposition pour les résidus de médicaments à usage humain et vétérinaire dans les eaux (action 31).
    • La direction prise par le plan est la bonne, il convient maintenant de la développer jusqu’à ses conséquences logiques.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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