Scanner, Mammographies, Cancer : complicité sournoise ?

    © Copyright 2010 CorbisCorporationC’est en tout cas, ce que dénonce la littérature médicale de ces dernières semaines, notamment le British médical journal du 21 mai 2013 qui publie une étude montrant que le scanner multiplie les risques de cancer notamment chez les enfants et adolescents qui y sont exposés.

    Il faut retenir aussi l’étude australienne portant sur une population de 11 millions de personnes âgées de moins de 19 ans, parmi lesquelles 680211 personnes ont été exposées à un scanner au moins une fois. La conclusion a de quoi inquiéter : l’étude montre que le risque de cancer augmente après un scanner. Si 60674 cancers ont été diagnostiqués pendant la période d’observation, il apparaît que 3150 d’entre eux sont survenus chez ceux qui ont été soumis aux radiations d’un scanner, soient 24% de plus par rapport à ceux qui n’y ont pas été exposés !

    Certes la relation de cause à effet est difficile à établir mais les chercheurs font remarquer :

    1. une augmentation de l’incidence des cancers avec le nombre des scanners réalisés, soient 16% à chaque scanner supplémentaire.
    2. l’augmentation de l’incidence est encore plus marquée quand l’exposition survient avant l’âge de 5 ans.
    3. la plus grande différence entre exposés et non exposés est constatée chez les jeunes filles souffrant d’une tumeur solide.
    4. une corrélation évidente entre le siège du cancer et le site irradié. La plus grande augmentation étant constatée dans le rapport entre leucémies et myélodysplasies après « exposition de la moelle osseuse au cours des scanners abdominaux et pelviens« 

    Les auteurs insistent donc sur la grande prudence à observer dans l’indication d’un scanner chez l’enfant. Recours injustifié la plupart du temps. Ils recommandent aux praticiens de s’appuyer sur des outils d’aide à la décision si besoin est.

     

    Une autre étude publiée dans la revue BMJ  attire, elle, l’attention sur les risques de cancer liés aux mammographies « chez les jeunes femmes présentant des prédispositions génétiques« .

     

    Bien que l’étude n’ait pas prouvé l’existence d’un lien avéré entre radiations et cancer du sein, les auteurs conseillent de recourir plutôt à  l’IRM chez les femmes de moins de 30 ans présentant des anomalies génétiques.

    Rappelons que les mammographies concernent fréquemment les femmes de plus de 40 ans (sauf contre-indications) et que certaines mutations génétiques multiplient les risques de cancer par 5 ! Et lorsqu’on sait que ces mutations concernent environ une femme sur 400, on s’aperçoit que cela intéresse environ 162500 femmes dans notre pays. Ce qui n’est pas rien. D’où l’intérêt d’un dépistage précoce qui éviterait à ces femmes de multiplier les risques de cancer par une mammographie inopportune.

    Même s’il est établi que la mammographie a sauvé des vies, surtout chez des femmes de plus de 50 ans présentant des risques moyens de souffrir d’un cancer, les experts la jugent moins souhaitable chez les patientes plus jeunes. On trouvera par ailleurs, les résultats des études menées dans différents pays d’Europe concernant l’usage de la mammographie,  mais nous laisserons la conclusion  au Dr Anouk Pijpe, de l’Institut néerlandais du cancer, l’un des auteurs de l’étude : «Nous pensons que les pays qui prescrivent des mammographies aux femmes de moins de 30 ans devraient revoir leurs recommandations….Il peut être possible de réduire le risque de cancer chez les femmes (à haut risque) en utilisant l’IRM

    Pour notre part, à PRIMUM-NON-NOCERE, nous nous demandons depuis longtemps qui prendra l’initiative (et quand cette initiative indispensable interviendra) de concevoir un dossier médical informatisé sur une carte à puce qui permettrait de détecter précocement les risque de surexpositions.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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