La sieste et ses vertus pour le personnel hospitalier

    La sieste et ses vertus pour le personnel hospitalier

    Vertueuse la sieste ? Tout à fait. A tel point même, qu’elle est devenue obligatoire pour le personnel soignant aux urgences de l’hôpital d’Évreux.

    On connaît le rythme et la cadence de travail et le stress qui en résulte – aboutissant quelquefois au burn-out – sur les personnels hospitaliers et notamment sur les urgentistes. Ce qui a donné l’idée au docteur Arnaud Depil-Duval de programmer une sieste obligatoire pour les médecins et les infirmières de nuit des Urgences d’Evreux.

    Ainsi le sieste est-elle devenue obligatoire pour les médecins de garde depuis un an et demi,  et depuis  six mois pour les infirmiers et infirmières. La mesure s’est vite avérée positive pour des personnels au départ un peu sceptiques.

    On a donc abouti à la mise en place de deux protocoles encadrant les temps de sieste, qui, les premières réticences dépassées, ne présentent que des avantages à l’usage.

    De l’armée à l’hôpital.

    Le Dr Arnaud Depil-Duval a conçu ce dispositif – unique en France – en s’inspirant de son expérience de médecin réserviste, car, explique-t-il : « Les armées font attention à la sieste pour les soldats en opération », On comprend le caractère indispensable de ces siestes quand on sait que les soldats, notamment ceux des forces spéciales, … peuvent rester cinq jours sans dormir ».

    Désormais la mesure instaurée ne suscite plus aucune réserve et est appliquée avec bonheur par tout le personnel concerné.

    Comment se présente-t-elle ?

    • Pour les médecins de service pendant 24 H d’affilée et les infirmiers de nuit : coupure obligatoire de 90 à 180 minutes,  en nuit profonde et idéalement entre 2 et 4  heures du matin.

    Mesure qui a un peu déstabilisé un personnel peu habitué à « décrocher » à la demande, mais qui s’est vite avérée tellement efficace qu’elle ne pose plus aucun problème.

    Ce dispositif est complété par la proposition faite au personnel consistant en :

    • micro-siestes  d’une dizaine de minutes.

    Celles-ci se déroulant dans un local, à l’abri de toute agitation – dans le bureau des internes – et spécialement aménagé de deux gros coussins… avec le concours d’un dispositif de luminothérapie, de musique et  de ventilateurs. Sans oublier un réveil avec simulateur d’aube.

    Les retours sont très encourageants.

    • Réduction de la pénibilité du travail
    • De la fatigue après les gardes de 24 heures.
    • Risque d’erreur médicale diminuée
    • Amélioration de la productivité, notamment la nuit :

    Le raisonnement est simple :

    • D’abord la fatigue augmente le risque d’erreur, d’où nécessité de coupures dans l’emploi du temps.
    • On abat plus de travail après une sieste… que si l’on en est privé.
    • Les médecins sont « plus sympa » après la sieste (les infirmières dixit)

    Bref, pour rien au monde on ne voudrait désormais revenir sur ces dispositions qui allient pragmatisme et bon sens. D’autant que la productivité n’est pas entamée, bien au contraire, elle est améliorée. Ce qui réjouit la direction de l’hôpital comme on s’en doute.

    L’idée est en train de se répandre et le Dr Arnaud Depil-Duval est invité à porter la bonne parole de la sieste aussi bien dans  un grand établissement méridional français qu’en Suisse à l’hôpital de Lausanne qui voudrait se mettre à l’heure française de la sieste réparatrice.

     

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

    Sources :

    http://www.leparisien.fr/clamart-92140/clamart-j-ai-appris-a-faire-la-sieste-a-l-hopital-percy-16-03-2017-6769068.php 

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/10/19/la-sieste-ce-petit-somme-au-mille-vertus_4792578_1650684.html

    https://www.cadremploi.fr/editorial/actualites/actu-emploi/detail/article/salles-de-sieste-5-entreprises-qui-donnent-lexemple.html

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