Tester les médecines douces…et surtout leur action préventive

    © Copyright 2012 CorbisCorporationL’Académie de Médecine semble vouloir enterrer la hache de guerre qui marquait les rapports entre médecine académique et médecines douces depuis le règne du positivisme tout puissant. Pour paraphraser d’autre « ce n’est pas la paix mais c’est déjà l’armistice ».   L’Académie veut bien reconnaître une certaine efficacité à l’ acunpuncture, à l’ostéopathie, à l’hypnose, au tai chi, à ces « « thérapies complémentaires », comme elle préfère les nommer. Mais avec quelques réserves. Tout le monde sait qu’une coquette authentique ne rend pas les armes aux premiers assauts. Mais force lui est de constater que près « de 4 personnes sur 10, « et tout particulièrement les malades atteints de cancer« ,  y font appel. Cela donne à réfléchir.

    Certes, efficacité et succès ne passent pas toujours par la même porte (on en a de nombreuses preuves dans différents domaines de notre vie publique hélas). C’est pourquoi « un groupe de travail de l’Académie vient de rendre un rapport sur 4 méthodes particulières, en prenant soin de distinguer le mode – supposé – de fonctionnement et l’évaluation de ces méthodes proprement dites » d’après un article récent de l’Express.

    Ainsi l’acupuncture est-elle reconnue comme pouvant « apporter un bénéfice aux patients » dans de nombreuses pathologies : notamment « les lombalgies et cervicalgies chroniques, la migraine, l’arthrose des membres inférieurs, les douleurs des femmes enceintes et lors de l’accouchement ainsi que les nausées et vomissements induits par une chimiothérapie ».

    L’Académie reconnaît de même l’efficacité – certaine mais modérée – de l’ostéopathie, « dans les lombalgies et cervicalgies aigües ou chroniques, les céphalées et les vertiges d’origine cervicale, ainsi que pour la migraine, mais « ‘à un moindre degré ». Elle met en garde contre les complications possibles, « peu fréquentes mais très graves »: « la dissection d’une artère », par exemple, peut provoquer des « séquelles définitives dans 31% des cas ».

    L’hypnose, elle aussi est reconnue comme efficace par l’Académie surtout dans les  « douleurs, nausées, vomissements, fatigue et anxiété ». Mais elle attirer l’attention sur « la faiblesse des effectifs et la qualité médiocre de la méthodologie ». L’efficacité de l’hypnose est cependant  reconnue par le groupe de travail mis en place, en ce qui concerne  « les gestes invasifs chez l’enfant et l’adolescent ainsi que pour les effets secondaires des chimiothérapies ».

    Le tai chi, lui,  » améliore l’équilibre et réduit sensiblement les risques de chute chez les personnes âgées. Il semble également avoir des effets bénéfiques sur l’asthme et le sommeil. Quant au chi-gong, il réduit la pression artérielle au repos chez les patients hypertendus »…..sans que l’on puisse affirmer que le succès de ces deux disciplines soit autre qu’un effet de mode. Jugement qui nous paraît contradictoire avec les effets ci-dessus reconnus.

    Quant à l’effet placebo qui ne pouvait manquer d’être évoqué en pareille circonstance, il ne peut entrer en ligne de compte, puisque d’une part cet effet existe aussi pour les médicaments qualifiés de « vrais » parce qu’ils sont chimiques et que, d’autre part, les effets intermédiaires neurobiologiques de l’effet placebo sont aujourd’hui bien reconnus. Ce qui importe en la matière n’est-ce pas l’efficacité et non le mode – académique ou non – par lequel elle est obtenue ?

    Ce qui est certain c’est que la demande en la matière est très forte de la part des patients et qu’il apparaît urgent de développer la recherche sur ces thérapies ainsi qu’un enseignement bien encadré au sein de l’université avec – pourquoi pas ? – un diplôme comme chez nos voisins allemands.

    Ce qui pour nous apparaît comme essentiel car correspondant à notre philosophie permanente, c’est de reconsidérer le cadre dans lequel ces disciplines sont observées. Autant que nous les connaissions elles correspondent à la mentalité orientale qui consiste à éviter de tomber malade plutôt que de traiter une maladie déclarée. C’est pourquoi les études devraient porter sur leur efficacité comme « médecines de terrain », comme soutiens à la défense de l’organisme, au lieu de les comparer aux traitements classiques qui sont essentiellement et brutalement symptomatiques et ne se préoccupent jamais de « prévention ».

    En un mot il faudrait déterminer aussi si certaines de ces médecines « évitent de tomber malades » au lieu de se demander simplement si « elles soignent bien ».

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE .

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