Tokyo libéré du Diesel se porte beaucoup mieux

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    C’est ce qui apparaît vingt ans après que la ville ait engagé une politique anti-diesel. La santé des habitants de Tokyo s’est améliorée de telle sorte que le taux de mortalité par maladie pulmonaire a baissé de 22%.

     

    Ces résultats devaient avoir un écho certain en France quand on sait que l’agglomération parisienne subit un des plus importants épisodes de pollution aux particules fines PM10. Nous avons maintes fois dénoncé les nuisances que ces particules – qui pénètrent profondément dans les poumons – peuvent entraîner : atteintes pulmonaires comme inflammations, asthme, BPCO, bronchites, cancer des voies respiratoires… mais aussi maladies cardiovasculaires.

    48.000 décès prématurés sont dus à la pollution au particules fines dans notre pays, selon une étude de Santé publique France publiée en juin 2016  !

    Inutile d’avoir fait l’ENA pour faire le rapport angoissant entre la pollution de l’air et les épineux problèmes de santé publique. Réduire le niveau de pollution aux particules fines est la condition sine qua non pour résoudre lesdits problèmes de santé.

    Tokyo nous donne l’exemple : réduire drastiquement le recours au diesel au début des années 2000, a permis de dépolluer l’air de la capitale et d’améliorer considérablement la santé et la longévité de ses habitants : mises aux normes, campagnes d’information et contrôles rigoureux ont fait baisser le taux de particules fines de 50% entre 2011 et 2021.

    Lire aussi : pollution de l’air, la justice évolue.

    La belle vie – ou presque – pour les habitants de Tokyo ?

     

    Il faut croire que oui, – sur le plan de la santé tout au moins -, puisque les épidémiologiques de l’université d’Okayama ont pu mettre en lumière une corrélation significative entre diminution de la mortalité et baisse des concentrations de particules fines.  L’équipe du Dr Takashi Yorifuji a même pu affirmer que la politique anti-diesel avait provoqué une baisse de la mortalité de 6% toutes causes confondues. Ce chiffre s’élevant à 22% quand on ne considère que les maladies pulmonaires

    Soucieux de valider leurs résultats par comparaison, ils ont choisi d’observer les évolutions de mortalité avec la population d’Osaka, troisième ville du pays.

    Les taux moyens de particules fines ont été ainsi relevés entre octobre 2000 et septembre 2003 puis entre octobre 2009 et septembre 2012 et ont été comparés aux taux de mortalité enregistrés sur ces mêmes périodes.

    Résultats sans appel :

     

    • Moins 11% de mortalité par maladie cardiovasculaire,
    • Moins 10% pour les maladies cardiaques ischémiques,
    • Moins 6,2% pour les atteintes vasculaires-cérébrales,
    • Moins 4,9% pour les cancers du poumon et, donc,
    • Moins 22% pour les maladies pulmonaires dans leur ensemble.

     

    A noter que ces chercheurs n’ont pu détecter d’autres causes expliquant la baisse de la mortalité durant ces périodes. Inversement, il a désormais clairement été établi que les maladies ci-dessus énumérées sont celles là même qui agressent les systèmes cardiovasculaire et pulmonaire, qui sont aussi les plus susceptibles d’être affectés par les particules fines. CQFD.

     

    D’autres résultats ont d’ailleurs été publiés par la même équipe en 2011 qui viennent consolider les chiffres précédents d’une autre manière. En effet, à partir de données moins complètes, les chercheurs ont constaté une baisse d’environ 8% de la mortalité par accident vasculaire cérébral.

     

    A quand une authentique volonté politique allant dans le même sens, chez nous ?

     

    Olivier TOMA  – PRIMUM-NON-NOCERE

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