Affichage environnemental : ça bouge mais évitons la schizophrénie !

    © Copyright 2012 CorbisCorporationLa preuve ? Une mission d’informations sur l’affichage environnemental a été créée par l’Assemblée nationale. Une de plus ? Oui, mais celle-ci devrait rendre son rapport assez rapidement : en septembre prochain. pour ne rien vous cacher. Sophie Errante (nous espérons malgré tout qu’elle sait où elle va) députée de Loire-Atlantique montre sa détermination sur son blog en écrivant :  « Si une généralisation immédiate apparaît difficile, il est important de ne pas laisser retomber la dynamique lancée en 2011. Le travail doit continuer et un calendrier fixant les prochaines étapes est nécessaire. C’est en tout cas mon souhait et celui des acteurs. »

    Quel est l’objet de l' »affichage environnemental » ? C’est tout simple : il s’agit d’informer le consommateur de l’équivalent carbone du produit (et de son emballage), qu’il vient d’acheter, sans en oublier l’impact sur les ressources et le milieu naturels durant leur cycle de vie.

    D’ailleurs la loi Grenelle II prévoyait déjà d’expérimenter cet affichage sur un panel de 168 entreprises qui avaient accepté de se prêter à l’expérience entre juillet 2011 et juillet 2012. Avaient été sélectionnés des produits alimentaires, des textiles, des équipements ménagers, des cosmétiques et de la droguerie. Bilan positif semble-t-il. si bien que le ministre de l’écologie envisage « une généralisation à terme« .

    Ce « à terme » rend perplexe quand on sait que la loi Grenelle II, ci-dessus évoquée, prévoyait une généralisation de l’affichage dès 2011. Mais certains député avaient demandé et obtenu qu’on respecte une phase d’expérimentation.

    Mais la généralisation est déjà en cours du côté de l’Union Européenne. La Commission adéquate a même publié un « guide sur le calcul de l’empreinte environnementale des produits et des organisations en août 2012« .

    Elle préconise même « deux méthodes à l’échelle de UE pour mesurer la performance environnementale des produits et des organisations« . Ce qui vient compléter le projet de « mise en place d’un marché unique des produits verts » avec période d’expérimentation de trois ans d’affichage environnemental.

    Les deux méthodes sont à la disposition des Etats Membres et la Commission leur conseille vivement d’en choisir une.

    Pour notre part, nous espérons vivement que cette « Mission d’Information » prenne en compte notre action constante pour l’affichage de l’Indice PBT sur les boites de médicaments ainsi et sur le VIDAL. Déjà dans notre ouvrage « Hippocrate, au secours !…« , nous écrivions :   » Ce genre d’affirmation a de quoi nous laisser pantois puisque cela fait près de dix ans que les professionnels de santé alertent l’opinion publique et les autorités dites compétentes sur cet état de choses; proposent que l’indice PBT devienne un critère de choix majeur comme il l’est dans d’autres pays ! Et ils s’aperçoivent, en fin de compte, que le Ministère de tutelle, chargé tout spécialement de l’écologie, ne fait que prendre conscience du problème avec une touchante naïveté« .

    A quel genre d’affirmation faisions-nous allusion et sur quoi la touchante naïveté s’exerçait-elle ?

    Il s’agissait d’une déclaration de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie de l’époque qui, dans les colonnes d’un quotidien daté du Mardi 24  Novembre 2009 avouait à propos des rejets médicamenteux dans les eaux de boisson :

    « On n’avait pas pris entièrement conscience du problème jusqu’à une étude récente qui a montré qu’il y avait une féminisation croissante des populations de poissons. On s’est alors rendu compte de notre manque de connaissances sur l’impact de ces rejets concernant l’environnement et la santé. On ne sait pas bien non plus quels sont les produits de  santé qui se retrouvent dans l’eau et les possibles interactions entre les différentes substances. Un recensement global sera un objectif sur le plan national ».

    Il ne faudrait pas, quatre ans plus tard, que les avancées en matière d’affichage sur les produits de consommation courante, fasse l’impasse sur la grave question des impacts médicamenteux sur les ressources naturelles et la santé des Français.

    Evitons les mesures schizophréniques : l’indice PBT s’impose, et de toute urgence.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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