Béziers, ville sans perturbateurs endocriniens

    Béziers, ville sans perturbateurs endocriniens
    Faire de Béziers une ville sans perturbateurs endocriniens (PE), tel est le défi lancé par Olivier Toma, ce matin lors de la conférence-débat qui s’est déroulée à la CCI de Béziers. Une conférence animée par le Président du C2DS, le Comité de développement durable en santé, comité qui a déjà fait parler de lui en tant que lanceur d’alerte sur les PARABEN contenus dans les cosmétiques bébés.

    Ce matin, Olivier Toma présentait à une trentaine d’entreprises de tous secteurs, les impacts sanitaires liés aux perturbateurs endocriniens. Les perturbateurs endocriniens sont des polluants chimiques présents dans l’environnement et les produits de consommation. On retrouve des « PE » dans l’eau et l’alimentation, mais aussi dans l’air et dans certains produits industriels (médicaments, cosmétiques, produits phytosanitaires,..).

    Le sujet des « PE » est d’autant plus d’actualité après l’adoption par le Conseil national sur la transition écologique et par le gouvernement, de la SNPE, la Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens, publiée en avril dernier. Cette stratégie « appelle à l’action afin de prévenir les risques et limiter l’exposition, en particulier celle des populations sensibles, femmes enceintes et jeunes enfants……La prise de conscience de l’importance de la question des perturbateurs endocriniens a amené le gouvernement et l’ensemble des parties prenantes en santé environnementale à inscrire cette problématique parmi les priorités dans ce domaine. »

    L’exposition aux perturbateurs endocriniens est le cheval de bataille de nombreuses associations : le RES (Réseau Environnement Santé), HEAL (Alliance pour la santé et l’environnement), WECF France, Générations futures, ,… Genon K. Jensen, directrice exécutive de HEAL présentait lors d’une conférence de presse en juin dernier à Bruxelles le rapport titré :

    « L’exposition à des perturbateurs endocriniens pourrait coûter jusqu’à 31 milliards d’euros par an à l’Union européenne ». 

    HEAL demande que l’ensemble des réglementations européennes évoluent pour réduire les expositions aux perturbateurs endocriniens. “Nous attendions de la part de la Commission européenne un paquet législatif perturbateurs endocriniens il y a un an déjà, comprenant une nouvelle stratégie perturbateurs endocriniens, ainsi que des critères de définition pour appliquer les règlements pesticides et biocides qui interdisent les perturbateurs endocriniens. Nous attendons toujours ces mesures. Alors que les données scientifiques sur les effets néfastes des perturbateurs endocriniens se multiplient, des pays de l’UE prennent les devants en interdisant certains PE. La Suède a décidé d’attaquer la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’UE pour son retard dans ce dossier. Par ailleurs, lors du conseil des ministres de l’environnement de l’UE du 12 juin dernier, cinq pays ont soutenu la délégation française qui, forte de sa récente Stratégie nationale, a obtenu l’inscription des risques des perturbateurs endocriniens pour la santé à l’ordre du jour de la réunion. Le temps écoulé sans réduction des expositions est autant de temps pendant lequel les populations payent l’addition par la dégradation de leur état de santé. « , conclut G. Jensen.

    Mais en attendant une évolution de la réglementation européenne, que faire pour réduire l’exposition aux « PE » ? Il faut avant tout Informer les populations et les décideurs territoriaux sur cet enjeu sanitaire.

    Nathalie Kosciusko-Morizet, est la première à avoir lancé l’idée d’un plan « Paris, capitale 0 perturbateur endocrinien » dans son projet de campagne lors des élections municipales. Olivier Toma, lui, veut le concrétiser,… à Béziers, ville où il crée en 2001 la première éco-clinique de France. Il témoigne : « C’était déjà un défi à l’époque ! Le développement durable était encore méconnu par le secteur de la santé, on ne se préoccupait pas de la pollution environnementale et des impacts sanitaires comme aujourd’hui.  A cette période, j’étais directeur d’une clinique, j’ai pris la décision de supprimer les malettes cadeaux offertes aux mamans à la maternité. Il a bien sûr fallu expliquer aux salariés et aux paturientes pourquoi. Que ces pochettes contenaient des cosmétiques bébés, dont certains avec des perturbateurs endocriniens qui pouvaient nuire à la santé de leurs tout-petits. Cette décision aurait pu ternir l’image de la maternité, la seule à ne pas remettre de malettes-cadeaux à la naissance ! Mais bien au contraire, ce fut le début d’un beau projet : l’éco-clinique. On y est arrivé, grâce à des professionnels de santé engagés et passionnés, qui ont toujours gardé le cap vers leur mission première : « Primum non nocere, deinde curare(*) « . 

    (*) d’abord ne pas nuire, ensuite soigner (Serment d’Hippocrate).

    • Substances PE classées 1 par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) : le diéthylstilbestrol (distilbène), le benzo(a)pyrène, la dioxine dite Sévéso (2, 3, 7, 8 TCDD) et les polychlorobiphényles (PCB).

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