Climat et Santé, même combat ?

    Climat et Santé, même combat ?L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), éditent ensemble pour la première fois un Atlas de la santé et du climat.

    Pas encore traduit en français [on espère que cela ne tardera pas] cet atlas comporte 68 pages de cartes, de tableaux et de graphiques qui illustrent clairement les nombreuses interactions entre climat et santé. En effet, d’après les deux organismes internationaux, « chaque année, les sécheresses, les inondations et les cyclones affectent la santé de millions de personnes. La variabilité du climat et les conditions extrêmes comme les inondations, peuvent également déclencher des épidémies de diarrhées, de paludisme, de dengue ou de méningite.

    Outil mis au service de la prévention et de l’anticipation,  cet atlas se veut avant tout pratique en offrant aux responsables de la santé publique une meilleure connaissance des phénomènes climatiques et leur impact sur leur domaine d’intervention.

    C’est ainsi que l’OMS s’appuie sur un exemple précis : une meilleure anticipation des cyclones et des mesures à prendre quand ils surviennent ont permis de faire tomber le chiffre de 500.000 morts enregistré en 1970 à 140.000 en 1991…et à 3.000 en 2007 pour le seul Bengladesh !

    Fort de cette expérience on espère qu’une meilleure information sur les phénomènes climatiques permettra à l’ensemble des Etats de mettre en œuvre les programmes efficaces pour éviter les catastrophes climatiques.

    Et cela ne concerne pas seulement les pays sous-développés car  » des canicules extrêmes pourraient se produire en moyenne tous les 2 à 5 ans d’ici le milieu de ce siècle. Parallèlement, le nombre de personnes âgées vivant dans les villes va quadrupler. La coopération entre les services climatologiques et ceux de la santé peut favoriser la mise en œuvre de mesures permettant de mieux protéger ces populations lors d’événements climatiques extrêmes ».

    Pour nous, il est clair que le réchauffement climatique, au delà des défis écologiques qu'il nous impose, comporte aussi et surtout des enjeux sanitaires. L'augmentation du CO2 à laquelle nous consacrons un autre article, constitue un danger majeur pour la santé publique actuelle et à venir. Il faut donc investir aujourd'hui dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour réaliser un vrai "développement durable" en matière de santé. L'impact dévastateur de ces GES n'étant plus à démontrer, c'est le seul moyen de préserver la santé de nos enfants et de ceux qui viendront après eux.
    Nous pensons même que cette lutte pour réduire durablement les consommations énergétiques constitue un devoir sacré pour les nations et une mission prioritaire pour nos ministres de la santé et de l'environnement, quelle que soit leur étiquette politique. Si la réduction des GES ne peut assurer à elle seule le moyen miracle d'assurer la santé publique, celle-ci en revanche ne pourra jamais prétendre exister sans elle.
     
    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE
    • Voir les commentaires

    Vous pourriez aimer aussi

    Des chèques verts en appui de la Taxe Carbone : une idée à suivre ?

    L’Australie innove. Depuis le 1er juillet, un taxe carbone va affecter les prix de ...

    La potion amère de Standard & Poor’s pour rétablir la « santé » des pays du G20

    Standard & Poor’s envisage de déclasser ceux des gouvernements du G20 qui ne parviendraient ...

    La biodiversité : mort programmée ou espoir et salut ?

    Nous avons appris il y a quelques jours, avec indifférence pour la plupart, avec ...