Egoïsme et aveuglement : Doha ouvre la porte à un réchauffement majeur !

    Egoïsme et aveuglement : Doha ouvre la porte à un réchauffement majeur !Plus 4° C de réchauffement climatique d’ici 2100…si nous n’infléchissons pas immédiatement, fortement et durablement nos émissions de gaz à effet de serre !

    C’est du moins ce que nous promet un groupe international de climatologues dans leur étude annuelle publiée le 2 décembre (Waterloo pour le climat mondial plutôt qu’Austerlitz à quoi le 2 décembre pourrait faire penser) par Nature Climate Change. Ils sont 9 de réputation mondiale, tous  membres du Global Carbon Project, à vouloir remettre les pendules à l’heure pendant que les aiguilles tournent encore.  Mais pour combien de temps ?

    Et de commencer par pointer l’augmentation des émissions anthropiques de gaz carbonique.

    Quelques données à garder à l’esprit.

    Les rejets du principal gaz à effet de serre liés aux activités humaines ont augmenté de 1,9% par an en moyenne au cours des années 1980,

    Elles sont descendues à 1% par an durant la décennie suivante. Ouf !

    Mais, depuis l’an 2000, elles ont explosé au rythme effrayant de 3,1% par an : +2,6% entre 2011 et 2012 ! Panique !

    Les émissions mondiales ont donc gonflé de 58% entre 1990  – année de référence du protocole de Kyoto – et 2011. Dramatique !

    Dramatique car, d’après ces chercheurs, si rien n’est fait pour diminuer drastiquement ces rejets, nous aurons à le payer très cher. De ce point de vue, leurs conclusions  rejoignent les prévisions les plus alarmantes du GIEC , de l’A1FI et de l’A2, qui nous promettent respectivement un réchauffement tournant autour de 3,5°C, 4,2 à 5°C d’ici 2100.

    C’est aussi l’opinion de la Banque mondiale qui prévoit un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle à partir des politiques menées actuellement.

    Donc il faut agir vite, fort et longtemps pour redresser la situation. C’est à dire pour maintenir les températures globales au-dessous de la barre fatidique des +2°C par rapport à la période préindustrielle. Ce qui veut dire en clair : faire baisser les émissions anthropiques de 3% par an. Pas moins. La France, la Belgique ou la Suède, y sont parvenues dans les années 1970-80 grâce à leur programme nucléaire. Mais depuis ???

    Où en est-on aujourd’hui ?

    D’après l’ONG allemande Germanwatch,  aucune des politiques menées par les 60 pays dont elle a analysé les résultats,  ne «permettra d’atteindre l’objectif des 2°C». Quant à Maria van der Hoeven patronne de l’agence internationale de l’énergie, elle bouscule un peu les négociateurs de Doha en leur rappelant qu’il «est plus urgent que jamais de mettre en œuvre un système énergétique plus sûr et plus durable. Car plus la communauté internationale tardera à agir pour limiter le réchauffement à 2°C, plus l’atteinte de cet objectif sera difficile et coûteuse».

    Comme « il n’est pire sourd« …etc…. le Japon et la Chine se refusent à toute taxation des émissions de GES pour leurs secteurs aérien et maritime. La Pologne oppose ses surplus de quotas sans se soucier des conséquences sur la finance carbone. Tous les pays industrialisés refusent de s’engager à aider financièrement les  pays les plus vulnérables….qui, de leur côté, refusent de faire un effort à défaut de cette aide. On croirait assister aux controverses des tribus gauloises à la veille de la conquête romaine. Sauf que cette conquête là, qui se traduira par des catastrophes naturelles dont nous n’avons pas encore idée, n’auront rien de civilisateur.

    Quant aux USA, mus par leur formidable instinct de puissance et leur pragmatisme borné, ils ne signeront pas le moindre accord si les indiens, chinois, philippins, mexicains ou brésiliens ne signent pas d’abord. Cela peut durer longtemps…

     

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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