Les risques sanitaires liés à l’incontinence : le rapport de l’Anses

    Les risques sanitaires liés à l’incontinence : le rapport de l’Anses

    L’Anses a récemment publié son rapport d’évaluation des risques liés aux substances chimiques présentes dans les protections pour incontinence lourde.

    Ce rapport met en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques. Les risques étant accrus pour les personnes présentant des lésions de la peau et devant porter de telles protections de manière définitive.

    L’Anses recommande aux fabricants d’éliminer ces substances ou de les réduire au maximum dans les protections pour incontinence. Elle recommande aux professionnels de santé, accompagnants et utilisateurs, de tout mettre en œuvre pour prévenir l’apparition de pathologies cutanées.

    Cette initiative de l’Anses fait suite à une intervention de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes datant de 2018 afin d’évaluer la sécurité de ces protections en matière de risques d’allergie, d’infections ou d’intolérance, et de risques chimiques, par contact cutané ou par contact avec les muqueuses.

    • Pourquoi cette soudaine agitation ?

    Parce que plusieurs substances chimiques ont été retrouvées dans les protections pour incontinence à des taux supérieurs aux seuils sanitaires. Notamment en cas de lésions de la peau.

    • Au nombre desquelles :

    Les dioxines, les furanes et PCB‑DL et le formaldéhyde.

    Ces substances proviendraient de la contamination des matières premières ou des procédés de fabrication utilisés. Elles pourraient migrer dans l’urine et entrer en contact prolongé avec la peau. Les problèmes, en cas de dépassement des seuils, étant évités tant que la peau reste saine.

    En revanche l’expertise a montré que le port de ces protections sur le long terme – durée de port continue supérieure à 1 an – peut entraîner un risque sanitaire pour les populations, « âgées » ou « jeunes », souffrant de lésions de la peau au niveau du siège. Or, lorsque le port est prolongé ou quasiment continu, le risque d’apparition de telles lésions est accru.

     Voici ce que recommande l’Anses au vu des résultats de l’expertise.

    • Aux fabricants des protections pour incontinence :
      • De supprimer l’utilisation de toutes substances parfumantes dans la composition des protections pour incontinence, en priorité celles présentant des effets irritants et sensibilisants cutanés ;
      • De mieux maîtriser l’origine des matières premières naturelles qui peuvent être contaminées, avant même la fabrication ;
      • D’améliorer les procédés de fabrication afin de réduire autant que possible la présence de substances chimiques indésirables dans les matériaux constituant les changes complets ;
      • De mieux documenter la nature des matières premières composant ces produits et de les afficher sur les emballages afin d’en informer les utilisateurs.
    • Aux pouvoirs publics :
      • De suivre la présence des substances dangereuses dans les protections pour incontinence à travers des campagnes de mesures sur l’ensemble des produits du marché ;
      • De faciliter l’accès à la composition exacte et détaillée des produits pour les professionnels de santé, dans le cadre de la matériovigilance.
    • Aux professionnels de santé, accompagnants ou utilisateurs :
      • De veiller au respect des bonnes pratiques d’utilisation des protections (changes fréquents, nettoyage et séchage de la peau, etc.) pour limiter au maximum les risques d’altération cutanée au niveau du siège ;
      • De notifier les effets indésirables liés au port de protection pour incontinence auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament dans le Portail dédié au signalement des événements sanitaires indésirables (voir le lien ci-dessous).

    Espérons que ces « recommandations » ne seront pas rangées dans la catégorie des vœux pieux.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

    Liens :

     https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Portail+d%C3%A9di%C3%A9+au+signalement+des+%C3%A9v%C3%A9nements+sanitaires+ind%C3%A9sirables.

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    • laurentlevrot

      Bonjour Olivier,
      merci pour cet article qui a le mérite de mettre en avant cette étude parue il y a quelques semaines ! Je rejoins la conclusion : espérons que ces recommandations de resterons pas de vœux pieux ! On a vu avec l’étude d’il y a un an 1/2 sur les couches pour bébés que les fabricants bougent tout doucement, trop lentement ! Que les intérêts économiques priment trop souvent encore sur les intérêts sanitaires et environnementaux ! Cette étude aura a minima le mérite de dresser un état des lieux ! J’accompagne en ce momment quelques Ehpad dans une étude de faisabilité sur l’utilisation des protections lavables… Peut être pourrions nous échanger sur le sujet à l’occasion ? Belle journée. Laurent. A l’initiative du Blog dédié à 100% aux couches lavables : https://couches-lavables-et-compagnie.com/

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