La grande dérive du système de santé français.

    © Copyright 2011 CorbisCorporationLe système de santé Français – comme le système scolaire d’ailleurs – est à la dérive, ce n’est hélas pas une nouveauté… Les 35h par exemple ont réduit de 10 % les personnels sur ces 10 dernières années, sans contreparties financières. Le taux de suicide dans le secteur est de l’ordre de 34/100 000 salariés, soit le double de France Telecom et on n’en parle pas, Le taux d’absentéisme est de l’ordre de 10 % ! 100 000 salariés sont malades chaque jour et ne viennent pas travailler, il faut les remplacer par des intérimaires, parfois incompétents… Le taux d’accident du travail est proche de celui du secteur du BTP, Il n’y a plus assez de médecins, il faut recruter sur l’étranger pour assurer la permanence des soins. Avec les aléas que l’on peut deviner.

    Le  système de santé doit être porté par des professionnels en bonne santé, et le capitaine du navire « Santé » doit se préoccuper du bien être et de la santé de ses « marins », pour que la prise en charge de nos concitoyens soit optimale et que le système réponde à sa vocation. Notre Association – le Comité pour le Développement Durable en Santé (C2DS) – appelle les différents ministres chaque année sur l’augmentation des violences et des incivilités dans les établissements de santé et les cabinets médicaux. La réponse qui nous a été faite consiste en la création de l’Observatoire National des Violences Hospitalière; l’ONVS. Et nous « observons » depuis 10 ans…..Quoi ??? des chiffres alarmants : 11 344 signalements de violences cette année, dont 47 % de violences physiques, 25 % d’injures et d’insultes, 20 % de menaces,  1% de menaces avec armes (soient 113 professionnels de santé en exercice menacés avec armes !!!). N’oublions pas de parler des 0,10 % de viols commis en institutions hospitalière, soit…11 viols !!!

    Faut-il attendre, comme ce fut le cas de M. CHEVENEMENT, qu’un ministre ou ses enfants se fassent agresser, violer, pendant un séjour hospitalier ? Faut-il attendre d’autres décapitations d’infirmières sur leur lieu de travail pour réagir ? Ou notre gouvernement a-t-il délibérément décidé de laisser aux barbares le soin d’assurer l’ordre dans nos hôpitaux ??? Les solutions sont nombreuses mais coûteuses et demandent surtout du courage politique. Il ne suffira pas d’observer éternellement : il faudra bien finir par assurer et financer la sécurité des patients et des personnels en France et punir très sévèrement les auteurs de troubles qui affectent ces professionnels dévoués qui oeuvrent jour et nuit pour veiller sur nous tous.

    Nous leur devons absolument respect et protection. Plus nous tarderons à agir, plus les chiffres que nous vous avons présentés deviendront insupportables. C’est ainsi que L’Observatoire des violences envers les infirmières et infirmiers, émanation de l’Ordre national des infirmiers, vient de réaliser une enquête sur le mal-être de notre profession. Cette enquête révèle que 80% des 988 infirmiers interrogés déclarent être préoccupés par la violence dans leur travail. « On se trouve devant des faits de plus en plus nombreux, en tout cas de plus en plus déclarés« , souligne Karim Mameri, secrétaire général de l’Ordre national des Infirmiers, interrogé sur une Antenne périphérique. Les infirmiers interrogés réclament une hausse des effectifs et une formation spécialisée. Laquelle ? Le karaté ou la boxe anglaise ?

    Olivier Toma – Primum non nocere

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