La menace sur la santé des nourrissons – et son origine – se confirment.

    La menace sur la santé des nourrissons – et son origine - se confirment.Une étude française présentée au congrès de l’European Academy of Allergy and Clinical Immunology (EAACI) qui se déroule cette semaine à Istanbul, confirme que « les nourrissons qui ont été exposés au formaldéhyde présentent un risque accru d’infections respiratoires basses ». Rappelons que le formaldéhyde est un produit chimique présent dans de nombreux produits d’entretien domestiques que nous utilisons sans plus même y prêter attention. 

    C’est un polluant privilégié de l’air intérieur mais son impact sur la santé des enfants reste mal déterminé. C’est du moins ce que rappellent Céline Roda de l’université Paris V et ses collègues dans le résumé de leur communication orale au dit congrès. D’où leur axe de recherches vers le formaldéhyde.

    Leurs travaux ont porté sur l’incidence de ce produit sur des infections respiratoires basses au cours de la première année de vie dans la cohorte PARIS lancée en 2007 auprès de quelque 4.000 nouveau-nés suivis ensuite six ans.

    Les chercheurs ont prélevé des échantillons de l’habitat des enfants et ils les ont analysés à un, six, neuf mois et un an. Ont été prises aussi en compte les caractéristiques du mobilier et de l’habitation. L’état de santé des enfants a été évalué tous les trois mois grâce aux questionnaires remplis par les parents.

    On constate

    • que 40% des nourrissons ont été exposés à des niveaux de formaldéhyde supérieurs à 19,5 µg/m3 au cours de leur première année de vie.
    • l’incidence des infections respiratoires basses associées à des sifflements était de 21 cas pour 1.000 personnes-années parmi les enfants exposés à des niveaux « élevés » de formaldéhyde,
    • contre 16,4 cas pour 1.000 chez ceux exposés à des niveaux « faibles ».

    Une analyse ajustée des données montre que l’incidence des infections respiratoires basses sifflantes est significativement accrue au plan statistique : 21% chez les enfants exposés à une concentration importante de formaldéhyde dans l’air intérieur.

    L’étude confirme par ailleurs d’autres facteurs indépendants de risque d’infections respiratoires basses chez l’enfant. Sont évoqués :

    • le sexe,
    • les antécédents familiaux d’asthme
    • l’humidité
    • l’exposition anténatale et postnatale au tabagisme passif.

    Elément intéressant : l’effet protecteur de l’allaitement maternel a également été confirmé.

    Cette étude confirme, s’il en était besoin, l’importance que les maternités peuvent jouer dans la diffusion d’une information pédagogique, désormais indispensable, vers le grand public. Sur ce sujet comme sur bien d’autres d’intérêt crucial.

    Combien aussi, il est impératif que les établissements de santé en général et les dites maternités en particulier, se dotent des outils de mesure du formaldéhyde présent dans leur air intérieur.

    Enfin – dans un temps où les politiques n’ont que le mot « déficit » quand ils parlent des dépenses de santé – il serait intéressant de connaître le coût de cette pollution sur le budget de notre système de santé.

    Qui voudra bien répondre à cette question ???

     

    Olivier TOMA – Primum-Non-Nocere

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