La peau laisse passer certains poisons chimiques présents dans l’air : les phtalates

    PEAUNous voilà avertis !

    Il s’avère d’après une récente étude, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives que nous absorbons, par le nez et par la peau, des substances toxiques en suspension dans l’air. Il s’agit de ces inévitables phtalates que nous avons dénoncés si souvent et présents dans l’air sous la forme de très petites particules fines. D’où viennent-elles ? Essentiellement des moteurs diesel, des cheminées à foyer ouvert ou des freins et des pneus des voitures, même électriques.
    Or, ces microparticules ont été reconnues comme meurtrières même à moyenne concentration. C’est ainsi qu’elles favorisent les risques de maladies cardiovasculaires. Il vaut donc mieux rester chez soi et éviter de faire des efforts, si on est fragile, pendant les périodes où la pollution atmosphérique atteint des pics.
    La nouveauté, c’est que l’étude prouve désormais que tous les poisons atmosphériques ne se contentent pas du nez envahir nos organismes. Ils nous investissent aussi par la peau qui se révèle une  » véritable éponge pour certaines substances« . Et revoilà les phtalates sur la sellette ! Nous savons que ce sont des composés chimiques semi-volatils, qu’ils sont dérivés du pétrole et sont généreusement employés dans divers produits industriels d’usage très courant : les cosmétiques, les produits de nettoyage, les matériaux en plastique, dont les bouteilles d’eaux de jus de fruits, etc …
    Or, certains phtalates ont été clairement reconnus perturbateurs endocriniens, donc faussant le jeu normal de nos hormones avec toutes sortes de conséquences pour notre santé.

    Comment a-t-on démontré l’absorption des phtalates par la peau ?

    De manière assez simple.
    – On a placé, pendant 6 heures, 6 hommes volontaires de différents âges, en short, dans une chambre scellée à l’atmosphère saturée de deux phtalates le DnBP et le DEP. Ceux qu’on retrouve – surtout et respectivement dans les vernis à ongles et les crèmes cosmétiques.
    – Puis on a répété l’expérience en dotant les volontaires d’ un casque spécial leur permettant de respirer un air sain.
    – Restait à mesurer les traces des deux substances dans les urines des participants, d’abord juste avant l’exposition et ensuite jusqu’à 54 heures après celle-ci.
    – Les résultats furent probants : « Les phtalates passaient rapidement dans l’organisme, atteignant leur concentration maximale dans les urines 10 heures après le début de l’exposition ».

    Mais le plus significatif c’est est qu’ils augmentaient de manière très importante même s’ils n’étaient absorbés que par la peau ! Donc avec usage du casque ! Epatant non ?
    Si bien qu’il a pu être établi que la peau absorbe le DEP à un taux environ 10 % plus élevé que le nez ! Quant au DnBP, il est absorbé à un taux presque double : 82 % de plus.
    Et plus la personne est âgée plus le taux augmente.

    Conclusion des chercheurs
    Certes l’expérimentation ne portait que sur quelques participants. Mais elles sont assez significatives pour rappeler combien ces composés volatiles sont dangereux.
    • D’abord parce qu’elles confirment les résultats scientifiques déjà établis concernant la dangerosité des phtalates dont l’action est désormais avérée dans les troubles nerveux, reproductifs, respiratoires et métaboliques (diabète, obésité).
    • Ensuite parce-que les 2 millions de tonnes qu’on lâche dans la nature sur la surface du globe, les rendent omniprésents dans notre existence quotidienne.
    D’où l’importance que prend le fait que notre peau, « notre organe le plus étendu et notre principale barrière envers notre environnement », soit dans la quasi impossibilité de nous protéger de ces substances. Et l’ONG (Health and Environment Alliance, HEAL), de chiffrer le coût des dégâts sanitaires de ces phtalates, du bisphénol A ou de certains insecticides, à 31 milliards d’euros annuels en Europe, dont 4 milliards en France.

    Les conclusions de PRIMUM-NON-NOCERE

    Raison pour laquelle, nous nous étonnons qu’au moment où se trouve encore confirmée et dénoncée la toxicité des phtalates pour notre santé, le ministre de la santé autorise à nouveau l’utilisation des dits phtalates dans les dispositifs médicaux pour les nouveaux-nés français. C’est d’une totale ineptie!
    Cette décision irresponsable est suivie de préconisations délirantes du ministère qui demande aux professionnels de santé de choisir « la concentration de DEHP la plus faible possible« . C’est se moquer du monde car nous savons tous que ces seuils ne sont pas indiqués par les industriels. Et pour cause.
    Le ministère de la santé, promeut donc la diffusion des perturbateurs endocriniens alors que la loi permettait d’en protéger nos enfants !
    Pourrons nous longtemps accepter en politique l’immortel adage de Mme Georgina Dufoix «Responsable mais pas coupable» à propos du sang contaminé ?

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

    M sisal

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