L’âge d’or des antibiotiques est-il derrière nous ?

    résistances antibiotiques

    L’âge d’or des antibiotiques est-il derrière nous ?

    C’est Alexander Fleming qui les a découvertes en 1928 l’année où Mickey se met à parler sur nos écrans. Le succès des unes et aussi fulgurant que la popularité de l’autre et l’humanité croit avoir trouvé la panacée universelle contre toutes les formes d’infections et de contagions.

    Mais il en est de ce progrès technique comme de tous les autres : il s’épuise et déçoit car, parallèlement à leur usage exponentiel, se sont développées en 90 ans toutes sortes de résistances aux antibiotiques qui laissent souvent la médecine impuissante notamment dans le cas de bactéries multirésistantes.

    La situation est inquiétante.

    À tel point que ces résistances deviennent un enjeu majeur (un de plus dans une période où on en proclame un tous les jours) de santé publique pour les générations à venir.

    Bien entendu on n’a pas tardé à greffer des chiffres sur cette « plaie » qui, pour n’être pas référencée dans la Bible n’en est pas moins fort préoccupante..

    C’est ainsi qu’en 2012, l’étude Burden de l’agence Santé publique France comptabilisait 158.000 cas d’infections liées à des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, conduisant à 12.500 décès.

    Chiffres à comparer à ceux d’une autre étude à l’échelle de l’Europe qui, mettant en œuvre d’autres méthodes, comptabilisait en 2007, 386.000 cas d’infections avec des BMR chaque année, conduisant à plus de 25.000 décès !

    Coût estimés entraînés par cette antibiorésistance ? 1,5 milliard d’euros annuels. Dans lesquels sont intégrés les coûts d’hospitalisation et les arrêts de travail.

    Cela n’est qu’une généralité approximative car les pays européens ne sont pas logés à la même enseigne : l’antibiorésistance est peu présente dans les pays du nord. Serait-ce un bienfait du froid ?

    Quant à l’avenir…

    Pour les économistes britanniques travaillant sur le sujet, environ 700.000 personnes décéderaient chaque année à cause des résistances

    aux antimicrobiens :antibiotiques, antivirauxantifongiques et antiparasitaires).

    Si ces charmantes dispositions se maintiennent on pourra atteindre 10 millions de décès dans le monde en 2050. C’est à dire que les infections résistantes feraient alors plus de morts que le cancer qui, lui, causerait la perte de 8,2 millions de personnes.

    Nos préconisations élémentaires.

    • Il nous faut exercer une grande vigilance concernant les médicaments que nous prescrivons, consommons et rejetons dans nos urines. Notamment pour les antibiotiques bien sûr.
    • Il nous faut adopter la prescription à l’unité
    • Il nous faut appliquer l’indice PBT dans la prescription et la délivrance des médicaments…

    Ces mesures ne suffiront sans doute pas à résoudre le problème mais au moins pourront-elles contribuer à ne pas l’aggraver.

     

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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