L’alcool, une des toutes premières causes d’hospitalisation en France

    alcoolFrançois Paille et Michel Reynaud, respectivement responsables du Service d’addictologie, CHU de Nancy, et du Département de psychiatrie et d’addictologie, Hôpital Paul Brousse de Villejuif ont publié une étude sur l’alcool comme facteur d’hospitalisation.


    L’article porte sur l’année 2012 et recense de manière exhaustive les séjours hospitaliers, publics et privés relatifs à l’alcool : séjours en médecine, en chirurgie, en obstétrique et odontologie (MCO), en psychiatrie ou en soins de suite et de réadaptation (SSR). Les résultats sont sans appel : la consommation excessive d’alcool est l’un des tous premiers motifs d’hospitalisation en France.
    Pour l’année considérée l’alcool a provoqué :
    • 580 000 séjours en MCO, soit 2,2% de l’ensemble des séjours et séances ;
    • 2 700 000 journées en psychiatrie, soient 10,4% du total des journées et 3,7% des actes ambulatoires de psychiatrie des établissements sous dotation annuelle de financement ;
    • 2 000 000 de journées en SSR, soit 5,6% de l’activité totale.
    • Environ 3,6% de l’ensemble des dépenses hospitalières ont été provoquées par l’alcool en 2012.

    Il faut donc aborder la question de l’alcool aussi précocement que possible lors de chaque séjour hospitalier avec la volonté de limiter progressivement complications et ré-hospitalisations qui lui sont corrélatifs.
    Cet objectif entraîne la nécessité :
    • d’améliorer la formation des équipes des services d’urgence et des services non spécialisés en addictologie
    • de renforcer les moyens attribués aux équipes de liaison pour qu’elles soient adaptées aux besoins des établissements de santé.
    affirment les auteurs
    Quelques chiffres en rapport avec l’alcool :
    • 49 000 morts par an en France,
    • 17,6 milliards d’euros de coût annuel,
    • dont un quart environ attribuable aux dépenses de santé.
    • entre 12 et 23% des patients hospitalisés dans des hôpitaux généraux en Espagne et en France
    • 25 à 50% dans les services de psychiatrie.
    peuvent être attribués à l’alcool.
    A quoi il faut ajouter les coûts de la prise en charge de la dépendance mais aussi les innombrables complications médicales et psychologiques de l’alcoolisme aigü et chronique.Suivant les sources et nonobstant le manque d’études sur le sujet, ce coût est estimé entre 33 et 50% des dépenses de santé liées à l’alcool. D’où cette étude menée « à la demande du ministère de la Santé français, portant sur tous les séjours en lien avec la consommation d’alcool en 2012 et comparés aux données de 2006 pour les hospitalisations en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) ou de 2009 pour les hospitalisations en psychiatrie et soins de suite et de réadaptation (SSR. »
    On trouvera l’intégralité de cette étude détaillée (méthodes, répartitions pathologiques, public/privé, régionales) en cliquant sur ce lien.
    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCEREVirtual betting lottomatica

    • Voir les commentaires

    Vous pourriez aimer aussi

    Le sport en entreprise enfin défiscalisé.

    Le sport en entreprise enfin défiscalisé.

    Le Ministère des Solidarités et de la Santé vient de publier une lettre adressée ...

    Entreprise inclusive et travailleurs handicapés

    Entreprise inclusive et travailleurs handicapés

    Vers l’entreprise inclusive : l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) Deux fois supérieur à ...

    L’absentéisme hospitalier, révélateur d’une politique de santé à vau-l’eau.

    L’hôpital a inventé une nouvelle dîme qui côute cher : l’absentéisme Comme promis dans ...