Le bisphénol A et les phtalates enfin convaincus de contamination en maternité

    Le bisphénol A et les phtalates enfin convaincus de contamination en maternitéVoici une étude qui confirme une fois de plus,  ce que nous dénonçons, tant sur ce blog que dans notre ouvrage à paraître « Hippocrate, au secours ! Il sont devenus fous… »

    Il s’agit d’une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) sur le BPA  et intitulée : « Phtalates : matériel médical source possible de contamination en maternité sur 4 départements et 500 enfants« .

    Que nous apprend-elle ? « Que » – nous citons –  « les femmes accouchant par césarienne ou à l’aide de forceps ont des concentrations en moyenne plus élevées de bisphénol A (BPA) et de phtalates que celles qui accouchent naturellement, selon une étude qui pointe le matériel médical comme source potentiel de contamination« 

    Répétons le une fois de plus, mais réjouissons nous de voir confirmer nos mises en garde par cette étude :  » le BPA et les phtalates sont des perturbateurs endocriniens, utilisés dans les plastiques, qui peuvent induire des effets sur le développement de l’enfant et sur la reproduction ».

    Et les auteurs ajoutent :  » les concentrations élevées et les différences mises en évidence selon le type d’accouchement suggèrent une exposition particulière en maternité ». De ce point de vue  le rôle possible du matériel médical leur paraît prioritaire. A particulièrement été relevé un relargage de BPA dans les poches urinaires utilisées notamment lors de césarienne« .

    Quelques mots sur l’étude elle même. Elle a été réalisée en octobre 2007 (elle a donc mis quatre ans à parvenir à notre connaissance !). Elle a porté sur plus de 500 naissances dans quatre départements (Seine-Saint-Denis et région Rhône-Alpes). Elle a permis de recueillir et d’analyser 279 échantillons d’urine. Avec le consentement des familles bien sûr

    C’est la première fois qu’une estimation de l’imprégnation maternelle à ces substances en maternité a pu être déterminée. L’étude servira donc de modèle à la grande étude Elfe qui porte sur 20.000 enfants nés en 2011 et qui seront suivis jusqu’à l’âge adulte, pour déterminer les effets d’exposition à divers polluants et facteurs nutritionnels ou infectieux sur leur  santé. Les résultats obtenus serviront ensuite à mettre en place des études de biosurveillance dans cette population.

    Bref, des études qui serviront à des études. Cela nous paraît un peu filandreux et on se demande de quelle efficacité sera ce dispositif pour la santé de ces 20.000 enfants, qui apparaissent plus comme des cobayes que comme des enfants protégés.

    Que les résultats obtenus « mettent aussi en évidence une voie d’exposition, via les dispositifs médicaux, des femmes enceintes et de leurs nouveau-nés lors de longs séjours hospitaliers (unité de soins intensifs en néonatalogie ou en gynécologie-obstétrique) » constitue une confirmation qui ne surprendra aucune des personnes qui auront bien voulu se mettre au courant des méfaits de ces substances au cours des dernières années.

    Mais on reste surpris devant la docte nécessité d’ « approfondissements » quand on lit que  » outre les risques déjà évoqués sur les fonctions reproductrices, les phtalates et le BPA sont également suspectés d’être des perturbateurs thyroïdiens, avec un possible retentissement sur le développement cérébral […] une exposition foetale aux phtalates durant le dernier trimestre de la grossesse a été récemment associée à des modifications comportementales chez des enfants de 7 à 9 ans « .

    On peut comprendre la prudence d’un langage de scientifique qui tient à garder la distance par rapport à aux faits, mais on aimerait  bien que du côté des autorités sanitaires on applique le seul principe qui doive guider l’action publique en ces domaines : « le principe de précaution »

    Il faut interdire totalement les phatalates et le bisphénol A, dans les délais les plus restreints.

    Olivier TOMA – Primum-Non-Nocere

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