Le combat de l’Anses contre l’exposition à cinq substances reprotoxiques et/ou perturbatrices endocriniennes

    © Copyright 2011 CorbisCorporationL’Anses publie de nouveaux rapports d’expertise et un avis portant sur cinq substances à risque. D’où des recommandations pour réduire l’exposition de ces femmes en milieu de travail à l’ensemble des cinq substances étudiées. Elle formule également des recommandations spécifiques à chacune de ces substances.
    Trois substances classées reprotoxiques de catégorie 2 ont été mises sur la sellette par l’Anses :

      • le n-hexane, utilisé dans les produits de consommation en tant que solvant.
      • le toluène, utilisé en tant que solvant ou intermédiaire de synthèse.
      • le cis-CTAC, utilisé comme conservateur dans plusieurs produits, notamment certains produits répulsifs.

    Deux substances identifiées comme potentiellement perturbatrices endocriniennes par la Commission européenne :

      • l’o-phénylphénol (OPP), utilisé pour ses propriétés biocides comme désinfectant et conservateur.
      • le methyl tert-butyl éther (MTBE), utilisé comme additif dans l’essence.

    L’Agence s’est appuyée sur le travail pluridisciplinaire « perturbateurs endocriniens » créé en 2010 et qui porte sur les publications disponibles sur les effets de ces cinq substances, notamment sur la fonction de reproduction et sur leur mécanisme d’action.
    Cette recherche et des hypothèses retenues lorsque les informations concernant le marché français s’avèrent difficiles à obtenir, ont amené l’Anses à considérer que des « situations
    d’exposition potentiellement à risque pour le développement fœto-embryonnaire sont possibles du fait d’une exposition (professionnelle ou non) de la femme enceinte à certains produits contentant du toluène, du n-hexane ou du cis-CTAC«  
    D’autres situations à risques pour la reproduction (MTBE) et le système nerveux (toluène et n-hexane) ont été relevées, avec, malgré tout quelque incertitude en ce qui concerne le MTBE.
    Précisons que les cinq substances considérées sont par ailleurs évaluées actuellement dans « le cadre du règlement REACh (1) (cas du n-hexane, du toluène et du MBTE) ou de la réglementation Biocides (2) (cas du cis-CTAC et de l’OPP)« . 

    Les recommandations de l’Agence

    •  Aux femmes enceintes, d’éviter l’utilisation de produits de bricolage, d’entretien et de répulsifs, identifiés dans les travaux d’évaluation des risques menés par l’Agence et contenant du toluène, du n-hexane et du cis-CTAC.
    • Informer la population générale et professionnelle, en particulier les femmes enceintes, sur les risques potentiels pour le fœtus liés à l’utilisation des produits contenant ces substances.
    • Informer la population générale sur les mesures d’hygiène et les bonnes pratiques qui permettent de limiter les expositions des femmes enceintes : ventiler et aérer les espaces intérieurs lors de l’utilisation de ces catégories de produits, éviter leur utilisation conjointe, respecter les recommandations d’usage et réduire le temps de présence lors de l’application et des phases de séchage, en particulier en milieu de travail.
    • Sensibiliser les professionnels de santé (médecins généralistes, gynécologues-obstétriciens, sages-femmes,…) aux risques potentiels associés à l’utilisation de produits qui contiennent ces substances, au cours de la grossesse.
    • Compléter et actualiser le recensement des produits de consommation mis sur le marché en France et contenant les substances étudiées permettant d’accéder aux données de composition associées.
    • Renforcer la disponibilité des données de contamination dans l’air des logements, l’air extérieur et les poussières sédimentées dans les environnements intérieurs.
    • Consolider les travaux de modélisation par des mesures d’exposition représentatives des conditions d’utilisation réelles des produits de consommation par les utilisateurs.
    • Réviser les valeurs de référence en vigueur pour trois de ces substances (Valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP), valeurs toxicologiques de référence (VTR)).
    • Rechercher des marqueurs biologiques d’exposition interne ou d’effets.
    • Identifier des substituts aux différentes substances étudiées pour lesquelles des situations à risque ont été identifiées et évaluer leur toxicité.

    D’autres recommandations sont émises, spécifiques à chacune des substances quant à leur dangerosité et aux possibilités de substitution qu’elles présentent.

    Olivier TOMA – PNN

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