« L’Eco Conception des soins » vue par Olivier TOMA – Fondateur de Primum-Non-Nocere

    éco-conception des soins

    "L’Eco Conception des soins" vue par Olivier TOMA - Fondateur de Primum-Non-NocereL’éco-conception est l’expression désignant la volonté de concevoir des produits  ou des services en respectant les principes de développement durable.

    L’éco conception est une démarche valorisante qui consiste à prendre en compte les questions environnementales dans toutes les étapes du cycle de vie d’un produit ou d’un service : la conception, la fabrication, la distribution, l’utilisation, la valorisation en fin de vie.

    Eco concevoir un soin, c’est maitriser l’empreinte écologique et énergétique d’un soin.

     Ce principe n’est pas encore appliqué dans les services de santé, mais représente à notre sens, une voie d’innovation  et de progrès incontestable.

     Nous sommes dans la période de gestation de cette vision nouvelle de la conception et de la réalisation des soins en France.

    Il faudra certainement 10 à 20 ans, pour la rendre implicite, maïs l’enjeu est tel en termes de santé publique que nous nous devons d’y réfléchir.

     Eco concevoir un soin, c’est avant tout connaître précisément touts les ressources utilisées pour sa réalisation, identifier, les impacts environnementaux et sanitaires qu’il génère, analyser toutes les alternatives, enfin, imaginer à chaque étape la prévention à mettre en œuvre, pour éviter la maladie, par toutes les actions possibles de promotion de la santé.

     Cette démarche assure une utilisation efficace des ressources naturelles et la minimisation des impacts environnementaux ainsi qu’une mise en place harmonieuse de la politique environnementale de l’organisation.

    Elle s’accompagne inéluctablement d’une veille juridique active pour anticiper les évolutions nécessaire mais agit aussi en proposant des adaptations législatives qui permettrait des avancées  significatives sur la diminution de ces impacts.

     Les produits d’entretien, les produits et technique de stérilisation, le nettoyage vapeur, sont autant de sujet qui mérite études et évaluations, car leur utilisation peut participer ou non à l’émergence de nouvelles maladies.

    Les bactéries multi résistantes (BMR) sont un fléau aux états unis, et très certainement chez nous aussi très vite, si l’on ne prend pas garde aux quantités astronomiques de produits chimiques que l’on utilise tous les jours et parfois de manière inutile.

     Prenons un exemple précis sur la réalisation d’un acte chirurgical ;

     Eco concevoir les soins relatifs à cet acte, c’est connaître le cycle de vie des « consommables » utilisés et réaliser le bilan des ressources  en énergie, en matière première et en eau.

    C’est aussi identifier tous les déchets que ce geste impose, les cartons d’emballages, les films plastiques, les palettes, les flacons, les dispositifs médicaux à usages uniques, …etc.

     C’est, sans aucun doute, travailler avec les industriels, les centrales d’achat pour référencer des produits, moins impactant.

     C’est assurer le bilan carbone de ces produits, connaître les émissions de gaz à effet de serre générées par le transport des ces diverses marchandises et travailler avec les industriels et les transporteurs à la diminution de ces impacts.

     C’est analyser la quantité de médicaments utilisés, tant pour l’acte, lui même, les soins, l’anesthésie et les soins post opératoires.

     Puis c’est d’analyser cette consommation de molécules médicamenteuses et d’élaborer un plan de réduction des consommations ou choisir un indice PBT plus faible (cet indice utilisé en Norvège classe les médicaments de 0 à 9, en fonction de leur toxicité, leur bio accumulation et leur persistance dans l’environnement).

     Ce peut être aussi de travailler avec les praticiens pour analyser les gestes  et limiter au maximum l’exposition aux risques en termes d’infection nosocomiale, tout en réduisant l’usage unique.

     L’eco conception  des soins en pratique :

      La dialyse génère  près de 4 kg de DASRI  et 400 litres d’eau par séance, de multiples transports,…

    La chirurgie de la cataracte, avec 650 000 interventions par an en France représente autant d’émission de CO2,qu’un avion durant 400 tour « de terre ».

    Cette année  un chirurgien du sud de la France décidait de faire réaliser un diagnostic « déchets et émissions de cO2 » sur l’activité de chirurgie de la cataracte.

    Les résultats de l’etude sont très onterressant a deux titres ;

    Tout d’abord prendre consicnce de nos impact en tant que professionnels de santé,

    Trouver les solutions réduisant nos impacts, pour donner plus de sens a nos actions.

    Au final de cette érude sur une année ; ce sont pour chaque patients opérés ; 1,5 kilo de déchets d’activité de soins qui doivent être transportés et  incinérés, 830 grammes d’ordures ménagères, 340 gramme de cartons, 63 KWH d’ electrecité,124 litres d’eau consommés et 17,45 kilo de CO2, et tout cela pour une seule opération.

     Cette analyse permet de prendre conscience des enjeux et permet grâce a un travail en equipe , d’exercsser la créativité de chacun pour diminuer de 20 % nos impact, tel que  nous l’exige le Grenelle de l’environnement.

    C’est un défi pour les professionnels de santé

     Eco-concevoir les soins, c’est assurer aujourd’hui une médecine de qualité à moindre impact mais aussi, garantir une santé préservée pour les générations futures.

     Olivier TOMA

    Fondateur de l’Agence Primum Non Nocere ®

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