Les perturbateurs endocriniens enfin clairement dénoncés par l’OMS et le PNUE.

    Les perturbateurs endocriniens enfin clairement dénoncés par l'OMS et le PNUE.Le rapport « State of the science of endocrine disrupting chemicals » qui nous est proposé à la fois par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) et par le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), vient enfin d’être publié.

    Il constitue à ce jour la plus grande base de données sur les perturbateurs endocriniens (PE). Mieux : il n’hésite pas à accuser la perturbation endocrinienne de représenter une « menace mondiale » pour la santé et l’environnement. Et il cite clairement – étant données les preuves scientifiques dont nous disposons – « les cancers du sein, chez la femme, de la prostate, chez l’homme, les troubles neurocomportementaux comme l’hyperactivité ou le déficit d’attention, les maladies métaboliques comme le diabète de type 2 et l’obésité et les problèmes de l’appareil de reproduction, testicules non descendus et infertilité« 

    Il préconise une recherche plus approfondie pour « comprendre pleinement les associations entre les substances chimiques perturbateurs endocriniens (PE) – présents dans de nombreux produits ménagers et industriels – et certains troubles et maladies…..des évaluations plus complètes et de meilleures méthodes de tests pourraient réduire les risques potentiels de maladie, avec des économies substantielles pour la santé publique« .

    Les auteurs affirment qu’il n’est plus temps de se poser la question sur la relation entre perturbateurs endocriniens et ces maladies chroniques, mais bien plutôt quel est leur degré d’implication et quel coût humain et social est entraîné par le retard à résoudre le problème qu’ils posent.

    Ils pressent donc tant les scientifiques que les décideurs pour qu’ils s’entendent et prennent leurs responsabilités et valident pleinement la position de la France sur le bisphénol A en l’engageant à convaincre ses partenaires européens de bousculer une Commission européenne sourde et aveugle à ce qui contrevient au « culte du marché »

    Le rapport ne manque pas de faire plusieurs recommandations pour améliorer la connaissance globale de ces produits chimiques, en réduire les risques potentiels de maladie et les coûts connexes. Les voici :

    –          Sur le plan des Tests et Contrôles : les perturbateurs endocriniens connus ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Il faut mettre en œuvre des méthodes de tests plus pointues pour identifier d’autres perturbateurs endocriniens possibles, leurs sources et les voies d’exposition.

    –          Sur celui de la Recherche : il faut réunir plus de preuves scientifiques pour identifier sur l’homme et la faune les effets des mélanges de perturbateurs endocriniens. Notamment à partir de sous-produits industriels. Les êtres humains et les animaux sauvages y étant de plus en plus exposés.

    –          Dans le domaine de l’Information : Il existe de nombreuses sources de perturbateurs endocriniens inconnues à cause de l’insuffisance des rapports et des informations qui nous sont fournies sur les produits chimiques intervenant dans les produits, les matériaux et les biens de consommation.

    –          Celui de la Collaboration enfin : il faut que l’ensemble des pays échangent plus largement les données dont les scientifiques disposent pour combler les lacunes dans les données. Particulièrement au profit des pays en voie de développement et des économies émergentes.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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