Les pesticides polluent 93% des cours d’eau français

    © Copyright 2010 CorbisCorporation ce n’est pas tout puisque le Commissariat général au Développement durable, considère que dans  35 % des cas, l’eau est même jugée « impropre à la consommation humaine ».

    Sont essentiellement touchées, d’après le dit Commissariat général,  » les grandes régions céréalières, maraîchères ou viticoles que sont le nord de la France, le Bassin parisien, le Sud-Ouest, l’amont du Rhône et la Martinique  » .

    Qu’est-ce-qui contamine les eaux en France ? les herbicides. En Outre-mer ? les insecticides..

    Les points heureusement protégés de ces pollutions sont  » majoritairement situés dans des régions peu agricoles ou à agriculture peu intensives, soit le quart sud-est de la France et l’Auvergne ».

    Mais ils ne représentent que 7% des points analysés. Une misère quoi.

    C’est ainsi que l’étude du Commissariat nous apprend qu’en 2011, 63 secteurs hydrographiques présentaient une concentration moyenne annuelle supérieure à 0,5 µg  par litre, soit le seuil au-delà duquel l’eau est jugée « impropre à la consommation humaine «  sur les 176 surveillés en France métropolitaine. C’est à dire 36% si nous comptons bien.

    Pour l’ Outre-mer, on en est à 7 secteurs sur 12, soient 58% !

    Et, comme « abondance de biens ne nuit pas »  (les « biens » étant des poisons en l’occurrence) on dénombre plus de 20 pesticides différents sur 18% des points de mesure..

    Quant aux nappes souterraines elles s’en sortent mieux que les cours d’eau puisque seulement 4 des 176 aquifères surveillés présentaient en 2011 une concentration totale supérieure à 0,5 µg. En particulier la nappe de Beauce et du Vaucluse.

    Il apparaît que les nappes sous couverture argileuse ou de montagne sont les plus préservées, mais « le reste du territoire montre une contamination généralisée des nappes, même si elle reste majoritairement faible avec des concentrations inférieures à 0,1 mcg par litre ».

     » Encore quelques efforts et on arrivera aux 5 µg !  » a-t-on envie de dire.

    Mais pour l’Outre-mer et surtout la Martinique, la situation est bien pire puisque 70% des nappes dépassent le seuil de 0,5 µg.

    Dans cette situation déplorable de nos eaux en France, il ne faudrait pas oublier l’impact des résidus médicamenteux contre lesquels nous alertons l’opinion depuis longtemps. Dans notre ouvrage « Hippocrate, au secours !… » nous écrivions déjà :

    « La secrétaire d’Etat à l’écologie, a affirmé récemment dans les colonnes d’un quotidien (24  Novembre 2009) : « On n’avait pas pris entièrement conscience du problème jusqu’à une étude récente qui a montré qu’il y avait une féminisation croissante des populations de poissons. On s’est alors rendu compte de notre manque de connaissances sur l’impact de ces rejets concernant l’environnement et la santé. On ne sait pas bien non plus quels sont les produits de  santé qui se retrouvent dans l’eau et les possibles interactions entre les différentes substances. Un recensement global sera un objectif sur le plan national ».

    Or [….] cela fait près de dix ans que les professionnels de santé alertent l’opinion publique et les autorités dites compétentes sur cet état de choses; ils proposent que l’indice PBT devienne un critère de choix majeur comme il l’est dans d’autres pays ! Et ils s’aperçoivent, en fin de compte, que le Ministère de tutelle, chargé tout spécialement de l’écologie, ne fait que prendre conscience du problème avec une touchante naïveté. » (fin de citation)

    On n’a pas l’impression que, depuis 2009, les yeux se soient ouverts ! C’est pourquoi, tout récemment, le député ELIE ABOUD a déposé une proposition de projet de loi pour adapter cet indice suédois à la France, aboutissant à ce que les médicaments soient prescrits par les médecins en tenant aussi compte de leurs impacts environnementaux.

    Sera-t-il entendu et suivi ?

    A quand une vigoureuse réaction contre ces poisons qui nous détruiront lentement sur le long terme ?

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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