Lettre ouverte à Pampers

    lettre

    Nous vous communiquons, in extenso, la lettre que nous avons adressée à « Procter & Gamble » le fabricant des incontournables « couches Pampers« . En conclusion nous vous offrons quelques considérations sur les raisons de cette démarche en l’intégrant à une réflexion plus large sur le sort des molécules médicamenteuses qui envahissent notre milieu naturel.

    Procter & Gamble France SAS

    163/165 Quai Aulagnier
    92600 ASNIERES SUR SEINE

    Béziers le 30 Juin 2016

     Madame, Monsieur,

     Nous sommes une Agence d’accompagnement et expertise en développement durable.
    Notre agence possède une expertise nationale reconnue en matière de développement durable et une forte spécificité dans le secteur de la santé.
    Aider les entreprises et collectivités à réduire leurs impacts environnementaux, économiques et sociaux sont nos missions principales. Ecouter, conseiller, respecter, anticiper, améliorer, sont nos valeurs premières.

    Nous souhaiterions avoir quelques renseignements sur la composition des couches Pampers.

    • Pouvez-vous nous dire d’où proviennent les pâtes de cellulose et les fibres de cellulose ?
    • Etes-vous en mesure de nous garantir l’absence totale de pesticides ?
    • Les tissus « doux » en polypropylène contiennent ils des « additifs » et dans l’affirmative, quels sont-ils ?
    • Avez-vous mesuré les impacts environnementaux et sanitaires du polypropylène ?
    • Quelle est la composition exacte des films de polyéthylène et pouvez-vous nous garantir l’innocuité de ces produits pour les nouveaux nés ?
    • Avez-vous l’empreinte carbone et/ou l’analyse de cycle de vie de vos produits ?
    • Quelle est la nature précise des polymères super absorbants qui se transforment en gel ?
    • Utilisez-vous du Trybutilétain (TBT) et/ou du Polyacrylate de sodium ?
    • Quelle est la nature exacte des adhésifs à base de polymère ?
    • Quelle est la granulométrie des fibres de polyester et quelles sont les mesures de protection mises à disposition de vos salariés ?
    • Utilisez-vous des composants sous forme nanométrique ?
    • Au sujet de la « lotion douce » à base de vaseline (en quelle proportion ?), que pensez-vous des risques de contamination par les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), substances cancérigènes présentes dans le pétrole brut et ses produits dérivés ?
    • Pouvez-vous nous transmettre la preuve de l’innocuité de la totalité des composants de vos couches ?
    • Enfin, en ce qui concerne la fin de vie de vos produits, quelles sont les solutions de revalorisation que vous préconisez ?
    • Existe-t-il en France ou en Europe des filières de revalorisation et dans l’affirmative y contribuez-vous ?

     Nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à notre requête et restons dans l’attente de vos réponses.
    Nous vous prions d’accepter, Madame, Monsieur, nos sincères salutations.                                                              

    Olivier TOMA – Gérant    


    Cette initiative pour arriver à obtenir des réponses franches de la part de Procter & Gamble est loin d’être inutile car cette société semble avoir l’art du « camouflage » scientifique. C’est ainsi que nous faisions déjà remarquer, il y a quelques années, dans notre ouvrage « Hippocrate, au secours ! Ils sont devenus fous…. » qu’une étude «  qui [était] citée dans le rapport de l’AFSSAPS [et] qui évoquait l’amélioration de l’érythème fessier grâce à la « qualité des changes à usage unique », [avait] été menée…. par trois praticiens attachés à la société Procter & Gamble. La même qui fabrique les dites couches… »

    Il nous semble que de telles pratiques industrielles où chacun peut justifier n’importe quoi grâce à des études de complaisance, deviendront de plus en plus insupportables et  devront être sanctionnées par les pouvoirs publics. En matière de droit on parlerait de « conflit d’intérêts« , en matière de santé on peut se borner au mot de « forfaiture« .

    C’est pourquoi, les réponses que nous espérons à cette lettre s’avèrent importantes à plus d’un titre:

    • Nous voulons d’abord et enfin savoir ce que l’on achète exactement et, suivant les réponses, être en mesure de protéger nos enfants – et les adultes – d’une multi-exposition permanente.
    • Nous pourrons alors privilégier des produits éco-conçus moins agressifs.
    • Nous voulons aussi qu’on nous précise comment traiter ces couches en fin de vie car le problème important avec ces produits – outre leur composition – c’est le déchet.  Comment le traiter ?
    • Aujourd’hui il nous faut payer pour le transporter, l’incinérer. Ne peut-on vraiment pas généraliser des changes lavables – comme à l’hôpital de LAVAL au Quebec – et réduire ainsi considérablement  les nécessité impérieuses liées au du traitement de ces déchets ?
    • Mieux : ne peut-on pas transformer ces déchets en méthane ?
    • Ou encore, ne peut-on pas les composter ?

    Bref, notre objectif consiste à ne pas subir la loi des fabricants mais à trouver des solutions innovantes et sanitairement acceptables,  – dans le secteur des couches comme dans d’autres secteurs – en faisant en sorte que demain,  nos déchets personnels ne représentent plus une nuisance mais un atout….en chauffant nos immeubles par exemple.

    Au passage, et dans le même ordre d’idées, il nous faut réfléchir à la nécessité de juguler la quantité ahurissante de molécules médicamenteuses consommée par nos ainés; molécules qui, au final,  pourraient se retrouver dans des déchets devenus acceptables parce-que retraités, au lieu de se répandre dans la nature, et notamment dans nos eaux de boisson, comme c’est le cas actuellement par le biais des eaux usées non (efficacement) filtrées, polluant les nappes phréatiques…

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCEREPartite oggi scommesse

    • Voir les commentaires

    Vous pourriez aimer aussi

    « Qui de l’œuf ou de la poule…finira cuit à l’étouffée ? »

    « Qui de l’œuf ou de la poule…finira cuit à l’étouffée ? »

    Quand le développement durable s’invite dans les plus hautes sphères publiques, se transforme en ...

    Consultation participative "Plan Biodiversité" !

    Primum publie « le livre vert pour une santé durable »

    Éclairer et réenchanter notre système de santé L’agence Primum Non Nocere propose une vingtaine d’actions ...