L’Institut de l’Economie Circulaire ne doit pas laisser la Santé de côté.

    A l’initiative d’un député – Michel Lambert – et d’une sénatrice et ancien ministre – Chantal Jouanno – un ambitieux projet vient d’être lancé : l’Institut de l’économie circulaire ».

    Au-delà des clivages politiciens, il s’agit de « réinventer un nouveau modèle économique qui procède selon la logique de la Nature où rien ne se perd…et tout se transforme »  en réunissant « toutes les parties prenantes » et en favorisant de nouvelles synergies pour éviter le piège dans lequel le  » business as  usual  » (sic) est tombé d’après les intéressés : l’étouffement de la planète.

    Comment se présente ce projet ?

     Il se décline en 5 points majeurs :

    • Fédérer tous les acteurs concernés
    • Faciliter les échanges de savoirs et les expériences
    • Favoriser les créations de synergies
    • Faire comprendre par le plus grand nombre l’enjeu et les opportunités de l’économie circulaire
    • Proposer une évolution légale et réglementaire pour dynamiser l’économie circulaire

    Et en 2 étapes:

    • Une étape à moyen terme qui consiste à faire évoluer une législation favorisant le développement de l’énergie circulaire (avant 2017)
    • Une étape à long terme nécessaire car nos modèles économiques devant changer en profondeur, il est clair qu’une période de transition sera nécessaire.

    Les grands axes :

    Ils se déclinent en plusieurs initiatives et domaines d’actions dont nous vous indiquons ici l’orientation générale :

    • Plateforme
    • Influence
    • Lancement d’événements
    • Moyens de communication

    Sur ce dernier point, signalons qu’un site a été ouvert qui apporte toutes informations utiles : www.institut-economie-circulaire

    Pour notre part nous proposerons le commentaire suivant concernant cette très prometteuse initiative en la rapportant au domaine qui nous intéresse : le système de santé français.

    L’économie circulaire vise à optimiser les flux d’énergie et de matière à l’échelle d’un système : site de production, zone d’activités, bassin d’emploi ou économie nationale.

    Le mode de vie occidental exporté avec succès partout dans le monde entier aujourd’hui donne priorité à la grande consommation de tout produit. Les résidus et déchets issus de cette consommation effrénée sont pour la plupart enfouis, incinérés, ou plus récemment recyclés. Le but visé par l’économie circulaire c’est l’avènement d’un monde sans aucun déchet. De façon schématique, cela voudrait dire, des objets produits en prévoyant leurs réutilisations possibles, la revalorisation des déchets, la production dans les moindres quantités possibles de nouvelles matières et l’utilisation prioritaire des matières recyclées. L’économie circulaire vise aussi à permettre la baisse des coûts de production et ainsi rendre les produits plus accessibles à la grande majorité. En effet, en allant chercher les matières premières de plus en plus loin sous la terre, on utilise des technologies de plus en plus coûteuses, ce qui impacte le prix final au consommateur.

    Voici quelques exemples actuels dans les secteurs sanitaires et médicaux sociaux :

    – les dispositifs métalliques à usage unique collectés à part, stérilisés par un banaliseur permettent de revaloriser une tonne et demi d’inox par an sur un hôpital.

    – les déchets fermentés cibles des restaurants hospitaliers peuvent représenter deux tonnes de compost par an qui sont ainsi utilisées par des agriculteurs voisins.

    – des dispositifs médicaux à usage unique utilisés en rythmologie, considérés comme des DASRI qui doivent être détruits, peuvent être collectés et traités à part, certains d’entre eux contiennent un gramme de platine pur…

    – les huiles de friture des restaurants sont recyclées en bougies lors d’ateliers pédagogiques avec le personnel de restauration.

    – les plaques eutectiques (pains de glace) qui accompagnent les médicaments conservés au frais peuvent être consignées ou données pour éviter leur rejet dans les ordures ménagères (elles contiennent pour la plupart des produits dérivés du pétrole). Cela peut représenter plus de deux milles eutectiques par établissements de santé et par an.

    – les contenants en verre et en plastique des biberons à usage unique (les nourrettes) utilisés dans les maternités peuvent être intégralement collectés et  recyclés,

    – les rejets d’eau osmosée peuvent être utilisés dans les toilettes au lieu de partir à l’égout. Cela représente des milliers de litres d’eau économisés tous les jours.

    – papiers et journaux une fois collectés par des spécialistes peuvent entrer dans la composition de matériaux d’isolation pour les bâtiments.

    – les déchets d’activités de soins à risques infectieux qui, au lieu d’être incinérés, peuvent être stérilisés et broyés, et éviter ainsi la destruction à 800 C°. Le broyât ainsi obtenu devient un comburant pour les fours des cimenteries.

    – une organisation basée sur une prise de commande quotidienne de repas dans les hôpitaux permet d’éviter de jeter des dizaines de plateaux repas non consommés. Cette organisation basée sur des indicateurs de suivi permet d’économiser plusieurs dizaines de tonnes d’aliments jetés par an.

    Et cette liste n’est pas exhaustive….

    C’est donc un pressant appel que nous lançons aux personnalités qui pilotent la création de « l’Institut de l’Economie Circulaire » pour qu’elles intègrent dans leur réflexion le vaste domaine de la santé qui occupe environ un million de personnes, occupe une superficie d’environ 60 kms2 et où de réels progrès peuvent être réalisés dans le sens même de leur projet.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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