Epatant : 400.000 tonnes de nanoparticules « dans la nature et nos aliments »….

    nanoparticule alimentation

    C’est à peine croyable,… Nous savions déjà grâce à de nombreux rapports sur le sujet, que les molécules à l’état nano-particulaires sont considérées dangereuses pour la santé humaine. C’est pourquoi le Grenelle 2 avait obligé les industriels à déclarer les quantités utilisées….sans pourtant en interdire leur utilisation !!! Mais c’était un premier pas….

    Le constat des nanoparticules

    Et voilà que l’on apprend, grâce à un tout récent rapport publié (novembre 2014) par la Direction Générale de la Prévention des Risques – Service de la Prévention des Nuisances et de la Qualité de l’Environnement ( en pièce jointe) que nous utilisons en France, près de 400 000 tonnes de nanoparticules…et 8.000.000 de tonnes dans le monde !
    Oui, on a bien lu : 400 000 tonnes de nanoparticules ! :  » Les quantités produites et importées déclarées en 2014 représentent globalement 400 000 tonnes de substances à l’état nano-particulaire. » lit-on dans ce rapport.

    Présent dans nos produits

    cosmétique On apprend aussi leur répartition par type de produits :
    – 24 % pour les matériaux de rénovation,
    – 23 % pour les cosmétiques !!!
    – 22% pour les produits phyto pharmaceutiques,
    – 2% pour les produits pharmaceutiques,
    – et même 0,5 % dans les parfums…

    Par exemple, la quantité de nanoparticules de dioxide de titane, est estimée entre 10.000 et 100.000 tonnes cette année (de 1 à 10…..il n’y a que 90 000 tonnes d’incertitude !!)
    Rappelons que le CIRC a classé le dioxyde de titane ( le tio2) sous forme nano-particulaire dans la catégorie « 2B », c’est à dire cancérogène possible pour l’homme.

    Comment est il alors possible d’autoriser de telles quantités de produits chimiques dangereux à l’heure où même le président de la république évoque le sujet de la santé environnementale ?
    Mystère !

     

    Si on cherche dans ce rapport les données relatives à la toxicité des nanoparticules, voici ce que ‘on trouve :

    « L’autorité administrative peut demander des informations complémentaires aux déclarants, notamment des informations utiles à l’évaluation des risques à savoir des données toxicologiques et écotoxicologiques, ainsi que des données sur les expositions auxquelles ces substances sont susceptibles de conduire. »

    C’est se contenter de peu, non ?

    Dans le même temps, on trouve dans les « Recommandations » de l’ANSES :
    « Limiter l’exposition des consommateurs et de l’environnement (en plus des salariés) dans le cadre d’une approche graduelle, notamment en favorisant les produits sûrs et équivalents, dépourvus de nanomatériaux, en termes de fonction, d’efficacité et de coût. »
    Bref, nous sommes en pleine contradiction pour ne pas dire en pleine confusion.

     

    Des effets de certains nanomatériaux sur des organismes vivants.

    souris de laboratoireS’appuyant sur la somme des données et publications scientifiques disponibles au niveau international, le nouveau rapport fait l’inventaire d’effets identifiés sur des organismes vivants. Sur la base de tests in vitro et in vivo sur l’animal, il met en évidence, en premier lieu, la capacité des nanomatériaux à passer les barrières physiologiques et pointe également la toxicité de certains d’entre eux, sachant qu’il n’existe pas à l’heure actuelle de données directement sur l’homme, en raison de l’absence d’études épidémiologiques.

    Compte tenu de ces éléments et face à la complexité du sujet, l’Agence émet plusieurs recommandations visant à stimuler la recherche pour réduire les incertitudes encore très nombreuses sur un plan scientifique, mais aussi à se doter d’outils réglementaires et normatifs pour mieux protéger l’homme et l’environnement.

     

    Les recommandations de l’Anses

    De plus, l’Anses appelle à un encadrement réglementaire renforcé des nanomatériaux manufacturés, afin de mieux caractériser chaque substance et ses usages, en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des produits.

    etiquetteLe faisceau de données disponibles sur la toxicité de certains nanomatériaux apparaît en effet à l’Anses scientifiquement suffisant pour envisager leur encadrement selon la réglementation européenne CLP (règlement de Classification, Etiquetage et Empaquetage des substances et des mélanges) et REACh (substances chimiques). L’Anses a, dans ce cadre, publié en avril 2014 des recommandations visant à « adapter le règlement REACh à la prise en compte des caractéristiques propres aux nanomatériaux. »

    Pour réduire les dépenses de santé et améliorer la santé publique, la prise en considération de la santé environnementale est une clef, il est urgent d’encadrer l’utilisation de ces substances que l’on commence à retrouver …dans les produits de consommation courante, dans les aliments et…dans les eaux de boissons.

    En bref, il est vraiment temps d’agir et de réagir.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCE

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