On pourrait éviter 1 cancer sur 6 !!!

     On pourrait éviter 1 cancer sur 6 !!!C’est que qu’affirmer une très récente étude publiée par le Lancet Oncology qui estime que 2 millions sur les 13 millions de nouveaux cas de cancer annuels mondiaux, pourraient être évités.

    Sont pointés comme facteurs majeurs de transmission l’Helicobacter pylori, les VHB et VHC, l’HPV. Or ces agents infectieux contre lesquels il existe des thérapeutiques efficaces, s’ils sont majeurs, sont d’abord et avant avant tout, évitables

    Les responsables de l’étude menée les chercheurs de l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) et financée par la Fondation Innovations en Infectiologie (FINOVI) et la Fondation Bill & Melinda Gates, insistent sur cet aspect plus ou moins méconnu de la lutte contre le cancer :  l’importance de la prévention et du traitement des agents infectieux dans la lutte contre les cancers.

    Sont nommément désignés : l’Helicobacter pylori responsable des ulcères d’estomac, de l’hépatite B  et C,  de maladies du foie mais aussi  les virus du papillome humain (HPV) responsables du cancer du col de l’utérus. Ces HPV représentent la moitié des infections responsables de cancers chez les femmes et 80% des infections liées aux  cancers du foie et de l’estomac chez les hommes.

    Les chercheurs responsables de l’étude en se basant sur les statistiques 2008 du rapport Globocan qui présente l’incidence selon l’âge et le sexe pour 27 cancers, ont cherché à déterminer la proportion de cancers qui pourrait être attribuée aux infections, à la fois dans le monde et dans les huit principales régions du monde (184 pays) . Ils ont tenu compte des 10 infections retenues dans l’étude. Soient :

    • Helicobacter pylori (estomac)
    • Hépatite B et C (foie)
    • HPV (col de l’utérus, pénis et autres sites)
    • Virus Epstein-Barr (lymphomes et nez / gorge)
    • Cellules humaines T type virus T-lymphotrope humain (leucémies et lymphomes)
    • Virus herpès humain 8 (HHV-8) (sarcome de Kaposi)
    • Infection chinoise de douve du foie (vésicule et voies biliaires)
    • Vers (trématodes) du genre Schistosoma (vessie)

    Pour chacun de ces cancers, on a calculé la « fraction attribuable dans la population » qui peut théoriquement être évitée, soit par une prévention soit par le traitement d’un facteur de risque spécifique.

    Voici les conclusions auxquelles ils sont parvenus :

    • La fraction attribuable dans la population (PAF) aux agents infectieux dans le diagnostic d’un cancer représente 16,1%. . Cela représente deux millions de nouveaux cas de cancer attribuables à des infections.
    • Les agents infectieux en tête de cet article sont responsables, à eux seuls de 1,9 million de cas de cancers.
    • Le cancer du col de l’utérus représente environ la moitié des cancers liés aux infections chez les femmes.
    • Les cancers du foie et l’estomac représentent plus de 80% des cancers liés aux infections chez les hommes.
    • 30% des infections responsables de cas de cancers affectent des personnes âgées de moins de 50 ans.

    Il y a des disparités dans l’influence de ces infections sur l’incidence des cancers :

    • En Europe, 7% des cancers sont issus d’une infection à l’origine
    • En Afrique subsaharienne, cette relation s’établit à 32,7% des cancers et, à 22,9% en moyenne dans les pays en voie de développement.

    Conclusion : si on prévenait et traitait mieux certaines infections, on pourrait réduire une cause majeure de cancer dans le monde et en diminuer le nombre à hauteur d’environ 16% : 14 sur 6 !

    Sont donc confirmés :

    • l’importance de la de prévention par voie thérapeutique : vaccination, sécurité des injections, traitements antimicrobiens)
    • et celle de la prévention vis-à-vis des facteurs à risque évitables : tabagisme, alimentation
    •  ou génétiques.

    On ne sait comment considérer les données révélées par cette étude : positives ou consternantes.

    Positives car il va de soi que toute information permettant de mieux cerner le terrible fléau du cancer, son origine et ses causes, pour mieux le combattre est la bienvenue.

    Consternante quand on songe à la part de responsabilité qui est la nôtre dans la transmission de virus facteurs de cancer. Certes la prévention est indispensable et doit être renforcée à chaque fois que c’est possible car une prévention efficace c’est beaucoup de souffrances et d’argent économisés. De ce point de vue le « retour sur investissement » est toujours payant.

    Mais la prévention ne saurait tout faire et nous ne pouvons pas nous reposer entièrement sur elle. La part des « comportements » qui s’avère cruciale dans la propagation du SIDA se révèle désormais tout aussi cruciale dans une bonne part de ces 16% de cancers liés à des agents infectieux.

    Bien sûr des campagnes vigoureuses de formation des professionnels ne peuvent et ne doivent pas être négligées. Mais une sensibilisation des citoyens responsables, même si elle va à l’encontre de la  « soft politique » nous paraît tout aussi  indispensable.  De même qu’en matière de développement durable et d’environnement il nous faut admettre qu’une part de nos malheurs est liée à nos comportements irresponsables, il nous faudra aussi accepter l’idée que cette irresponsabilité, en favorisant toutes sortes de contagions, est aussi à l’origine de la maladie et de la mort qui frappent les êtres qui nous sont chers et qui nous frappent nous-mêmes.

     Olivier TOMA – Primum-Non-Nocere

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