Lettre Ouverte à Pampers !

    Le scandale des couches culottes jetables

    « Dans le cadre de l’accompagnement des maternités  et des crèches vers des pratiques écologiques et responsables, nous vérifions la sécurité pour les nouveaux nés de certains produits. Retrouvez ici le courrier envoyé à Procter & Gamble au sujet des couches Pampers.

    Nous nous questionnons sur l’allégation « Choix n°1 dans les maternités en France ».

    Nous leur demandons également une transparence totale sur les matériaux et les substances utilisées dans la fabrication de leurs couches. »

     

    primum logo                                                                                                                                     Béziers, le 2 janvier 2018

     

     

    Lettre ouverte

     

    Madame, Monsieur,

    Voici déjà un an et demi depuis notre premier courrier du 30 juin 2016 vous demandant l’origine et la composition des différents matériaux utilisés dans la fabrication des couches Pampers, et la preuve de leur innocuité.

    Suite à ce courrier, nos différents échanges et le déplacement de notre chargée d’affaires et de communication Elodie Durand sur le site du Centre de recherche et développement de Francfort n’ont cependant pas permis d’obtenir des réponses satisfaisantes.

    Nous travaillons aujourd’hui en lien étroit avec des maternités et des crèches et nous sommes mandatés par celles-ci pour rechercher toutes les informations nécessaires leur permettant de garantir aussi bien aux professionnels de santé qu’aux parents la sécurité des produits utilisés pour les nourrissons et enfants en bas âge.

    Il est vrai que vous avez réagi à notre demande et que vous fournissez aujourd’hui de multiples informations sur votre site internet. Cependant, nous observons de multiples imprécisions.

    Vous citez plusieurs fois le caractère « rigoureux » du règlement européen REACH. Nous ne sommes pas de cet avis au regard des incohérences liées notamment aux seuils de présence autorisée de certaines substances de manière générale alors qu’il devrait exister une règlementation particulière pour les personnes les plus vulnérables, donc propre aux nouveaux-nés notamment.

    Concernant les études réalisées par vos soins pour prouver l’innocuité des différents matériaux, nous savons aujourd’hui que les standards et normes utilisées posent des problématiques d’exactitude scientifique et sanitaire. La règlementation utilisée pour la réalisation de ces études est en effet la même que celle utilisée pour tester l’innocuité des jouets en plastique, soit par la mise en contact avec les muqueuses pour une durée de 11 secondes, alors que les bébés portent les couches toute la journée.

    De plus vos études ne permettent pas de vérifier l’innocuité des composants lors de l’utilisation réelle de la couche par le bébé. Le sérum physiologique utilisé ne saurait être chimiquement comparable à de l’urine, des selles ou de la transpiration. Aucune analyse n’a été réalisée après utilisation directe de la couche par l’enfant.

    Nous regrettons ainsi que vous ne vous engagiez pas à produire ces études dans votre centre de recherche et développement de Francfort.

    Concernant la présence de HAP dans vos couches, ayant été prouvée par une étude en mai 2015, nous sommes surpris de ce que vous écrivez dans votre article « FAQ – Questions et réponses ». Vous affirmez que la substance ne se retrouve qu’en très faible quantité, ce qui ne serait pas dangereux et que cela tiendrait à sa présence « un peu partout dans l’environnement ». Vous exposez cependant que la sécurité et le développement sain des bébés est essentiel pour vous : ne serait-il pas important alors d’augmenter vos standards de sécurité et de garantir l’absence totale de ce genre de substances dans vos produits ?

    Nous devons vous rappeler que ce n’est pas parce qu’une substance se trouve en petite quantité qu’elle n’est pas toxique, si ce n’est sans prendre en considération la fragilité des bébés et l’effet cocktail (multiplication et interactions des substances chimiques) de plus en plus renseigné scientifiquement.

    Nous vous demandons aujourd’hui de promouvoir encore plus de transparence sur vos produits en affichant la composition exhaustive de vos couches directement sur leur emballage. Sans réponse positive de votre part, nos juristes saisiront le secrétaire d’Etat chargé de la Consommation et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

    Nous avons de plus été interpellés par votre dernière publicité dans laquelle vous affirmez être le « choix n°1 dans les maternités en France ». Nous souhaiterions avoir accès à l’étude qui vous permet d’affirmer cela . En effet, nous n’avons pas eu connaissance par le biais des maternités ou des fédérations de leur accord pour que vous diffusiez une telle information.

    Enfin, nous nous interrogeons sur vos pratiques commerciales, notamment sur les coûts très avantageux proposés aux maternités par rapport au prix des couches vendues en grande surface par exemple, ce qui pourrait constituer une vente à perte sanctionnée par l’article L420-5 du Code de commerce.

    Nous vous prions d’accepter, Madame, Monsieur, nos sincères salutations.

     

    Olivier TOMA Fondateur

     

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