Lors du Comité interministériel du 26 mars, le gouvernement a dévoilé son programme en faveur de la prévention.
Une politique
On pourrait le résumer en deux chiffres :
– 25 mesures-phares
– 100000 décès en moins chaque année.
- Deux mesures spectaculaires.
Au nombre de ces mesures spectaculaires, il faut mentionner :
- la prise en charge à 100% du dépistage du cancer du col de l’utérus. Ainsi on invitera les femmes qui ne l’auraient pas fait au cours des 3 dernières années, à faire réaliser un frottis.
- Les 150 € d’aide aux programmes d’aide à la substitution du tabac qui seront désormais abandonnés au profit d’un remboursement intégral des dits traitements.
- Le découpage en « périodes »
À l’instar du compositeur Charles-Valentin Alkan, mort il y a tout juste 130 ans et qui avait écrit une sonate sur le thème des « quatre âges de la vie », le programme gouvernemental a adapté son programme de pleine santé à quatre périodes de l’existence :
– Celle la grossesse et des 1 000 premiers jours de la vie;
– Celle de l’enfance et de la jeunesse ;
– Celle de l’adulte entre 25 et 65 ans;
– Celle de la vieillesse et de la perte d’autonomie.
Et il va y consacrer un budget de 400 millions d’euros.
- Pour l’avenir.
Sont aussi visées ? à titre expérimental pour le moment, des mesures préventives contre :
- les IST (dont un peu moins de laxisme devrait venir à bout sans que cela coûte un sous)
- et celui de l’obésité (dont des mesures coercitives contre la malbouffe, pourraient nous protéger très efficacement)
Mais dans une époque de grande confusion morale, il est sans doute plus facile d’établir des budgets coûteux que de réformer nos mœurs pour vivre plus sainement.
Voici les 25 mesures-phares fixées par cette politique de prévention, telles que présentées à la presse dans ce style technocratique qui fait le charme des communiqués officiels:
- Supplémenter en vitamine B9 les femmes enceintes et en désir de maternité
- Mieux prévenir les consommations à risque et mieux repérer les addictions pendant la grossesse
- Créer un site internet de référence et mener une campagne de communication afin d’informer la population sur les risques des produits chimiques de consommation courante
- Mettre en place un parcours santé des 0 – 6 ans
- Prévenir l’obésité chez les enfants, par une promotion renforcée de l’activité physique
- Renforcer l’offre médicale dans les territoires ultra-marins en créant une centaine de postes d’assistants spécialistes « outre-mer » et en améliorant l’attractivité de ce statut
- L’école promotrice de santé
- Prévenir les risques auditifs chez les jeunes
- Expérimenter le « PASS préservatif » pour les moins de 25 ans
- Renforcer les interventions des consultations jeunes consommateurs
- Proposer systématiquement un accompagnement spécialisé des jeunes admis aux urgences ou hospitalisés après un épisode d’alcoolisation massive
- Former 80 % de la population aux gestes de premiers secours
- Former les étudiants aux premiers secours en santé mentale
- Traitements d’aide à l’arrêt du tabac : passer du forfait au remboursement classique
- Intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025
- Introduire un troisième dépistage organisé : le dépistage du cancer du col de l’utérus
- Simplifier le parcours vaccinal et s’engager vers la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens
- Étendre le Nutri-Score à la restauration collective et commerciale et aux produits alimentaires manufacturés non préemballés
- Réduire la consommation de sel de 20 % dans la population française
- Mobiliser les industriels pour réduire l’exposition des consommateurs aux perturbateurs endocriniens
- Mobiliser les fédérations sportives au service de la santé lors des événements sportifs
- Mieux prendre en compte les besoins de santé des personnes en situation de handicap
- Mettre en place au moins une action de médiation auprès des personnes âgées isolées ou précaires par département
- Prévenir la perte d’autonomie en agissant dans les milieux de la vie
- Organiser les soins bucco-dentaires en EHPAD
Nota : Pour le point 1 nous affirmons qu’il faudra rester très vigilant dans la prescription de la vitamine B9, car il nous semble inutile de prescrire des médicaments comportant d’éventuels excipients à effet notoires et additifs multiples – et singulièrement pour des femmes enceintes – alors que la vitamine B9 se retrouve à l’état naturel (sans excipients donc) dans beaucoup d’aliments.
Pour le reste, il faudra constater l’efficacité de ces mesures à l’usage.
Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE
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