Les 20 ans du Psas : Programme de surveillance air et santé

    Les 20 ans du Psas : Programme de surveillance air et santé

    Le Psas de Santé publique France vient de fêter ses 20 ans. Le bel âge !

    Notamment pour opérer un bilan, constater les étapes importantes de ce parcours et faire des pronostics pour l’avenir…

    Des données chiffrées.

    Il faut savoir que :

    • 120 évaluations quantitatives d’impact sanitaire (EQIS) ont été opérées sur 55 zones urbaines françaises, représentant un peu plus de 21 millions d’habitants ;
    • On observe ainsi qu’une augmentation de 10 µg/m3 des PM2.5 se traduit par une augmentation de 15 % du risque de mortalité non-accidentelle ;
    • Et que la pollution par les particules fines sur le territoire métropolitain entraîne plus de 48000 décès chaque année. Soit une perte moyenne d’espérance de vie de 9 mois à 30 ans.

    Rétrospective.

    Créé en 1997 en application de la LAURE, loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie, du 30 décembre 1996 le Psas est confié à Santé publique France et en liaison avec les Cellules d’intervention en région.

    Il dispose d’ un réseau multidisciplinaire de partenaires (Ademe, Aasqa, Ineris, Inserm, LCSQA, OMS, ORS Ile-de-France…) qui lui permet de fournir aux décideurs l’expertise nécessaire à l’orientation des choix en matière de santé publique.

    Pour ce faire, le Psas qui détermine les effets à court et à long terme de la pollution atmosphérique sur la santé, réalise des EQIS qui sont des mesures estimatives  des bénéfices sanitaires à attendre d’actions visant à réduire les niveaux de pollution. Ce qui permet ensuite  de documenter les politiques publiques locales, nationales et européennes de gestion de la qualité de l’air.

    Le réseau du Psas

    Au départ elles étaient 9. Aujourd’hui il y en a  20 en France dont deux situées en outre-mer, le tout regroupant 15 millions d’habitants et favorisant la prise en compte de la diversité de l’exposition à la pollution de l’air en France.

    Le Psas peut ainsi tenir compte de l’évolution et des changements inévitables des conditions climatiques, des politiques de réduction des émissions et de l’évolution possible des sources émettrices, pour les rapporter aux risques pour la santé liés à la pollution de l’air.  Ce suivi permanent permettra de satisfaire au mieux les attentes sociétales et les nécessités sanitaires liées à la pollution de l’air.

    Le bilan de la pollution de l’air sur la santé

    Les 20 ans du Psas : Programme de surveillance air et santéEnjeu majeur en matière de santé publique la pollution de l’air l’est indubitablement, comme le confirme la Commission « pollution et santé » du Lancet qui estime  que les maladies causées par la pollution ont causé :

    • 9 millions de morts prématurées en 2015
    • soit 16 % de l’ensemble des décès dans le monde
    • dont 4,2 millions de décès annuels attribuables aux particules fines de l’air ambiant.

    Ceci corroboré tant par les études épidémiologiques, toxicologiques et expérimentales qui tendent toutes à démontrer qu’il n’existe « pas de seuils en-deçà duquel aucun effet sur la santé ne serait observé, tant pour une exposition chronique que pour une exposition aiguë« .
    Ce qui est bon à savoir même si ce n’est pas très rassurant

    Ce qui entraîne :

    • des pathologies chroniques se développant après plusieurs années d’exposition au jour le jour, même à de faibles niveaux de concentration.
    • pratiquées dans la durées, les études montrent que la pollution peut générer des cancers, des pathologies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, angine de poitrine, accident vasculaire cérébral, troubles du rythme cardiaque…) et respiratoires (asthme, BPCO…).
    • d’autres études plus récentes encore mettent en évidence des effets possibles sur la reproduction, le risque de naissance prématurée, le diabète, le développement neurologique de l’enfant et la démence chez les personnes âgées.
    • dans tous les cas de figure, les généreuses contributions de la pollution au développement de ces maladies graves, altère gravement la qualité et l’espérance de vie de la population.

    Nul n’est à l’abri…

    Il faut aussi savoir les délais sont souvent très courts qui entraînent aggravation de symptômes de pathologies chroniques ou effets aigus : quelques heures à quelques jours après l’exposition ! Même  à des concentrations faibles….

    Au nombre des réactions possibles : la toux, l’hypersécrétion nasale, l’expectoration, l’essoufflement, l’irritation nasale, des yeux et de la gorge, pour les moins graves…
    Accidents respiratoires ou cardiovasculaires sont tout à fait possibles dans certains cas et entraîner hospitalisation. Voire décès.

    Bref, si des politiques plus en plus rigoureuses de lutte contre toutes les sources de pollution, ne sont pas mises en œuvre rapidement, nous aurons encore beaucoup de mauvais sang à nous faire pour la santé de nos enfants.

     

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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