Un « frottis-truck », au secours des femmes en grande précarité

    frottis truck association pour le développement de la santé des femmes

    Un « frottis-truck », au secours des femmes en grande précarité.

    C’est le rôle dévolu à un véhicule utilitaire blanc de 20 m3 affrété par l’association pour le développement de la santé des femmes (ADSF) et qui a pour terrain d’intervention toutes les routes d’Ile-de-France depuis 2014.RISE

    Il intervient auprès de toutes les populations féminines fragilisées par leurs conditions de vie : bidonvilles roms aux bois fréquentés par les prostituées victimes de traite, des hôtels sociaux éloignés aux spots parisiens des SDF. À toutes ces femmes il propose  une évaluation gynécologique, un frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus et un accompagnement vers le soin.

    Zone d’intervention.

    Ainsi, prenant exemple sur les « food-truck », l’utilitaire de l’ADSF vient en aide à toutes ces femmes sans feu ni lieu, sans-abri, sans soutien (hormis celui des malfrats qui les exploitent impunément) celles qui dorment souvent dans les gares ou les stations de métro et qui ont quelquefois la chance d’atterrir  dans une halte de jour où elles peuvent rencontrer l’ADSF dans un état de dénuement qu’on a peine à imaginer.

    L’objectif visé.

    L’objectif que se donne l’ADSF d’après une sage-femme maraudant en binôme avec une psychologue est de rapprocher des femmes très éloignées du soin vers la consultation et, in fine, essayer de les réconcilier un peu avec leur corps« .  Cela commence avec un frottis vaginal, qui constitue le premier pas pour renouer en douceur avec l’examen médical.

    Les différentes aides.

    Au menu des types d’interventions possibles : accès à la contraception, à des protections hygiéniques, grossesses non-désirées. Sans oublier les violences physiques et sexuelles pour 95% des femmes aidées par l’association –  11% étaient enceintes – et 60% n’avaient aucun gynécologique depuis plus d’un an car elles vivaient dans la rue pour 92% d’entre elles.

    Il est vrai que lorsqu’il faut arriver à manger et à se protéger du froid un minimum au quotidien pour simplement survivre, les questions de santé deviennent vite secondaires par la force des choses. Tant qu’on tient le coup, en tout cas.

    Il est donc logique que leur santé et l’état de leur corps se dégrade.


    Les bilans et les projets.

    Pour ces derniers ils consisteraient à étendre les maraudes à Marseille et Lille où les besoins sont aussi très forts.
    Au chapitre des résultats l’association est intervenue auprès de plus de 900 femmes en 2018, pour 700 l’année précédente et quelque 300 en moyenne les années précédentes.

    De plus  l’ADSF a ouvert le 1er décembre passé un centre d’accueil et d’accès aux soins ouvert 24h/24. En partenariat avec l’Armée du Salut il a pris le joli de nom de  « La Cité des Dames ».

    Espérons que d’autres initiatives de ce type verront le jour dans notre pays.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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