L’Anses maintient la pression contre l’exposition au bisphénol A

    © Copyright 2010 CorbisCorporationSuivant les fortes paroles de son directeur général « L’agence persiste et signe par rapport aux mesures qu’elle avait préconisées en septembre : il y a nécessité de diminuer les expositions au bisphénol A ». Il réagissait ainsi à la publication d’une nouvelle étude des risques entraînés par cette substance pour la santé. Evaluation qui montre que « certaines situations d’exposition de la femme enceinte au bisphénol A présentent un risque potentiel pour l’enfant à naître ». Fille ou garçon, l’enfant risque une modification de la structure de sa glande mammaire « qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur ».
    Autre facteur de « contamination » : l’encre des tickets de caisse, des reçus de CB et autres papiers thermiques qui contiennent du bisphénol A, donc nocifs pour les femmes enceintes qui les manipulent à longueur de journée. Des substitutions ont déjà été réalisées par les industriels mais l’Anses pense qu’ « il faut éviter de substituer par des produits qui ne présentent pas toutes les garanties d’innocuité ».

    Nous-mêmes à PRIMUM-NON-NOCERE avons attiré l’attention des pouvoirs publics, dans plusieurs articles, sur la nécessité impérieuse de mettre en place un Indice de Substitution qui garantisse vraiment l’innocuité du produit remplaçant le produit incriminé. Remplacer un poison par un autre peut éventuellement convenir aux industriels mais certainement pas aux impératifs de la santé publique.

    Résultat de cette offensive de l’Anses,  Delphine Batho, ministre de l’Écologie, « proposera, dès les prochains mois à la Commission européenne, l’interdiction du bisphénol A dans les tickets thermiques, dans le cadre de la réglementation Reach sur les produits chimiques ». Et c’est l’Anses qui sera chargée de monter aux créneaux.

    Vous avez dit ubiquitaire ?
    Mais l’agence ne s’en tient pas là. Ses évaluations pointent l’alimentation qui représente plus de 80 % de l’exposition à laquelle la population est soumise; les conditionnements en boîtes de conserves intervenant pour 50% dans le chiffre total ! Cette écrasante présence du bisphénol A dans l’ensemble de notre alimentation contribue à qualifier l’exposition alimentaire d’ubiquitaire. Bravo pour la sémantique, mais qu’est ce qu’on fait de concret pour supprimer la chose ?

    Car il est évident que supprimer l’exposition alimentaire consisterait à quasiment éradiquer le risque puisqu’on constate que le bisphénol A est présent dans tous les aliments, notamment d’origine animale (viandes, abats et charcuterie) sans oublier les bonbonnes en polycarbonate,  « source conséquente d’exposition ».

    On en arrive donc à l’égalité suivante : manger et boire de l’eau = s’exposer. Si rien n’est entrepris pour chasser le bisphénol A de nos aliments industriels et de nos viandes de boucherie, le végétalisme et les eaux minérales en bouteilles de verre auront de beaux jours devant eux.

    N’oublions pas non plus les poussières véhiculées par l’air. Mais là il est difficile d’adopter un régime de remplacement…sauf à vivre avec un masque en gaz en permanence.

    Olivier TOMA – PRIMUM-NON-NOCERE

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