LE CERVEAU DE NOS ENFANTS A LA MERCI DES RÉSIDUS ET POLLUANTS

    LE CERVEAU DE NOS ENFANTS A LA MERCI DES RÉSIDUS ET POLLUANTS

    Il est devenu très clair et très urgent de prendre conscience que l’eau constituera un défi crucial à surmonter dans les années à venir, après plus de deux siècles de gaspillage et de surutilisation.

    Mais ces comportements irresponsables ne sont pas les seuls à menacer l’heureux accès de l’humanité à cette ressource essentielle.

     

    Les fléaux potentiels

    Ce sont ceux qui sont dénoncés par les enseignants-chercheurs des UMR Physiologie de la reproduction et des comportements (CNRS – INRAE – IFCE – Université de Tours) et iBrain (Inserm – Université de Tours), dans l’article  qu’ils viennent de publier dans le journal international Environmental Research. Article qui dénonce les effets potentiels sur le développement neurologique de l’exposition environnementale à trois classes de médicaments pharmaceutiques.

    Quelles sont les classes de médicaments concernées ?

    Ces trois « Parques » des temps modernes s’appellent : antibiotiques, antidépresseurs et anti-inflammatoires non stéroïdiens.

    Ils représentent désormais des volumes de consommation et de ventes d’autant plus importants, que certains d’entre eux sont vendus sans prescription.

    Ils deviennent alors, après ingestion et élimination corporelle, les polluants environnementaux présents dans les eaux de surface et, par transfert, dans les nappes phréatiques, les sédiments, les plantes, puis, à toute la chaine alimentaire.

     

    Leur Détection

    Actuellement nous pouvons observer leur action délétère sur la faune aquatique à travers les modifications de ses comportements et la baisse de sa reproduction. Mais, aussi incroyable que cela paraisse, à ce jour il n’existe aucun protocole standardisé ou réglementaire pour mesurer les risques lorsque les résidus médicamenteux sont présents dans l’environnement.

    D’ailleurs pour quoi faire ? Puisque cela n’est aucunement requis lors de leur mise sur le marché.

    Ce qui veut dire que la population française est exposée à une pollution généralisée dont l’impact sur la santé publique est peu ou mal connu et documenté !

     

    Haro sur le cerveau

    Les observations dont nous disposons néanmoins pointent vers le cerveau en développement, en tant que premier visé par cette pollution. En effet ces quelques données scientifiques mettent clairement en évidence le fait qu’une exposition environnementale à ces trois classes de médicaments pourrait avoir des effets délétères pour un cerveau en développement, pendant la vie embryo-fœtale via l’exposition maternelle ou pendant les premières années de vie par exposition directe.

     

    Les trois impacts potentiels :

    • Encéphaliques : l’hypothalamus, l’hippocampe, le cervelet, le cortex et les axes hypothalamo-hypophyso-gonadique et hypothalamo-hypophyso-surrénalien,
    • Moléculaires : neuro-inflammation, perturbation du fonctionnement de certains neurotransmetteurs et hormones nécessaires au bon développement du cerveau,
    • Physiologiques : modification de la réponse au stress, anxiété, dépression, agressivité, modification des comportements sociaux, sexuels, de jeu, d’exploration, perturbation de la masculinisation du cerveau.

     

    Les recherches

    Actuellement quatre équipes associées aux universités de Tours, d’Orléans et de Paris Sorbonne (Inserm U1253 iBrain, CNRS-INRAE UMR PRC, CNRS UMR 7355 Inem, CNRS-Inserm IBPS) définissent de nouvelles méthodes d’évaluation de l’impact des résidus médicamenteux basées sur des systèmes in vitro utilisant des cellules souches neurales. 

     

    Conclusion provisoire

    Il est clair que ces expositions chroniques pourraient constituer un réel problème de santé publique : les mêmes causes produisant les mêmes effets. Simple question de bon sens.

    Il est donc urgent de travailler à compléter les connaissances scientifiques disponibles afin d’identifier les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans cette agression médicamenteuse sur le cerveau de nos enfants à naître :

    • D’abord pour disposer des moyens efficaces permettant de développer des méthodes d’évaluation de ces risques environnementaux.

    Et surtout :

    • De mettre en place les mesures prophylactiques et éventuellement réglementaires que la situation exige.

     

    Olivier TOMA – Fondateur de PRIMUM-NON-NOCERE

    Associé Grant Thornton® France.

    LIENS : https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/42288-Residus-medicaments-l-environnement-risque-sante

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