TRICLOSAN et Allaitement ne font pas bon ménage…
C’est du moins ce que nous pouvons conclure de travaux scientifiques publiés aux USA – plus précisément ceux de l’Université de Californie à San Diego – qui montrent que cet agent antibactérien très connu pourrait être transmis aux nouveau-nés par le biais du lait maternel.
Or le triclosan est un agent chimique présent dans de nombreux produits d’hygiène utilisés notamment par les futures mamans.
Les faits.
C’est la revue Nature Communications que les scientifiques ont choisie pour communiquer les résultats obtenus sur des souris enceintes exposées au triclosan présent dans leur alimentation.
Leur constat est lapidaire : le triclosan « peut être efficacement transféré par la lactation aux souris nouveau-nées ».
Ce qui préluderait à des lésions au foie des bébés souris, par accumulation des triglycérides, hépatostéatose – soit inflammation du foie – et même fibrose hépatique.
Le triclosan serait un perturbateur endocrinien.
C’est ce qui a été conclu de plusieurs études précédentes. Un des responsables de l’étude cité ci-dessus a même pu déclarer : Le triclosan a été lié à de multiples effets néfastes sur la santé. Déjà en 2016 la FDA avait décidé d’interdire la commercialisation des produits antiseptiques qui contenaient certaines substances dont le triclosan.
En 2017, c’est l’Inserm qui renchérissait en publiant une enquête dans laquelle le triclosan était accusé d’être un perturbateur endocrinien en pointant l’apparition de troubles du comportement chez les enfants qui y avaient été exposés pendant la période prénatale. Mais cela n’a pas suffi à le faire interdire totalement définitivement, notamment en Europe.
Nos Observations.
Quels que soient les positions des uns et des autres, le triclosan est un agent chimique tellement persistant qu’on ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher d’être transmis par le lait maternel. Sachant que nous devons tout faire pour promouvoir l’allaitement maternel, nous devons inciter les futures mamans à bien lire les étiquettes sur les produits et à bannir impitoyablement ceux qui contiennent cet antibactérien.
Cela est d’autant plus aisé qu’il apparaît dans des produits de consommations courante sous l’appellation TRICLOSAN. Et il doit en être de même pour le TRICLOCARBAN qu’on trouve dans des ustensiles de cuisine, des jouets, des vêtements ou des tissus.
Sans oublier de nombreux produits d’hygiène tels que les détergents, les gels douche, les déodorants, les dentifrices.
En définitive nous conseillons de ne l’utiliser que dans des situations bien spécifiques en bloc opératoire pour lutter contre les infections nosocomiales.
Une leçon à tirer (mais elle n’est pas la seule sans doute) : plus on utilise d’antibactérien, plus on participe à créer des bactéries multirésistantes responsables de nombreux décès évalués à 12500 par an.
LIENS :
- https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-associees-aux-soins-et-resistance-aux-antibiotiques/resistance-aux-antibiotiques/articles/enquetes-et-etudes
- https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-associees-aux-soins-et-resistance-aux-antibiotiques/resistance-aux-antibiotiques/articles/enquetes-et-etudes
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